mardi, juin 23, 2009
*Il n'y aura pas d’exception Florence Cassez...*
***Le quotidien mexicain de gauche La Jornada revient dans son éditorial sur “l’affaire Cassez” et, en particulier, sur le traitement médiatique et politique dont son cas fait l’objet.
Le 22 juin, à l’occasion d’une conférence de presse depuis la résidence présidentielle de Los Pinos, le chef de l’Etat mexicain Felipe Calderón, flanqué de sa ministre des Affaires étrangères Patricia Espinosa, a annoncé que la preneuse d’otages française Florence Cassez ne serait pas transférée dans son pays pour purger la peine à laquelle l’a condamnée la justice mexicaine. Le président a en effet déclaré que “le gouvernement français entendait se réserver la possibilité de se prononcer sur une éventuelle suspension ou réduction de peine ou sur les modalités d’exécution de la peine” [une position inacceptable pour le Mexique]. Aussi juste et évidente que soit cette décision, il est surprenant, pour ne pas dire plus, que le chef de l’Etat ait choisi d’en faire part sous la forme d’un message adressé à la nation. Après tout, il s’agit d’une mesure qui ne méritait pas plus qu’un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Cette communication disproportionnée donne un relief absolument incongru à une délinquante condamnée par la justice, donnant raison à tous ceux qui dénoncent le traitement spécial dont elle a bénéficié – traitement discriminatoire à l’égard de tous les autres délinquants condamnés, étrangers ou mexicains. Le simple fait que le gouvernement de Felipe Calderón ait mis sur pied une commission binationale avec la France afin de réviser le procès de Florence Cassez est une anomalie et une injustice, car cela n’a jamais été fait pour d’autres criminels étrangers, pas plus que le Mexique ne l’a demandé à d’autres pays pour des délinquants mexicains incarcérés à l’étranger.
Il est déplorable que le gouvernement mexicain ait accepté de transformer en affaire d’Etat une affaire qui ne concerne que la justice pénale mexicaine. Déplorable aussi le fait que – sans pour autant aller jusqu’à remettre cette ravisseuse à son pays – il ait fait des concessions indues (dont la conférence de presse d’hier) à un phénomène médiatique forgé par le mercantilisme et le sensationnalisme de la presse française et par la course effrénée à la popularité du président Nicolas Sarkozy.
La Jornada
Courrier International
23.06.2009
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