***Revue de presse européenne :
Malgré les violences policières, des dizaines de milliers de personnes ont de nouveau protesté mardi en Iran contre le résultat des élections présidentielles et le dirigeant en place Mahmoud Ahmadinejad. Lundi déjà, plusieurs personnes avaient été tuées lors de manifestations. Le gouvernement à Téhéran a massivement entravé le travail des médias étrangers.
Diena - Lettonie
Le quotidien Diena estime que l'Iran est à un tournant : "[Le candidat à la présidentielle Mir Hossein] Moussavi n'est certes pas nécessairement un démocrate dans le sens occidental du terme, mais il promet un changement semblable, dont plus de droits pour les femmes et une alternative au dirigeant actuel Ahmadinejad. L'administration iranienne se voit désormais confrontée au gros problème d'une 'démocratie dirigée' : elle ne fonctionne que tant que ses dirigés approuvent cette direction. Quand ce n'est plus le cas, le régime peut soit se retrouver à genoux, soit avoir recours à une répression impitoyable. Les maîtres de l'Iran ont à la fois perdu leur légitimité à l'intérieur du pays mais aussi à l'extérieur en raison de leur programme nucléaire - ils se trouvent aujourd'hui à ce tournant."
(17.06.2009)
El País - Espagne
Face aux protestations de masse, le quotidien progressiste de gauche El País considère que le régime iranien est dans l'impasse : "L'Iran a surtout besoin d'une opposition crédible qui agisse en tant que telle et contribue à guérir un système perverti. Pour le moment, l'épreuve du feu consiste à découvrir jusqu'à quel point les dirigeants iraniens seront prêts à employer la violence pour faire plier les opposants, et la mesure de la disposition des réformateurs à mettre au jour ce système dépassé. Tolérer les manifestations sape - peut-être définitivement - une théocratie qu'on ne peut plus défendre. Réprimer [les manifestations] tuerait le mythe d'une révolution islamique populaire."
(17.06.2009)
De Standaard - Belgique
Le quotidien De Standaard estime que l'élection du candidat à la présidence Mir Hossein Moussavi ne serait, au moins pour le monde extérieur, qu'une différence uniquement formelle. En Iran, les vrais détenteurs du pouvoir ne sont finalement pas les personnalités politiques élues mais les dirigeants religieux : "Un président Moussavi serait apparu comme 'un homme avec qui l'on peut discuter'. Mais pour l'Occident, pour Israël et le programme nucléaire iranien, il est sur la même ligne que le chef d'Etat, l'ayatollah [Seyyed Ali] Khamenei. … La question se pose de savoir si les partisans de Moussavi peuvent vraiment plonger le régime dans une situation de crise. … Ils ont en face d'eux un énorme pouvoir : Khamenei et l'établissement religieux. L'armée et la garde révolutionnaire qui contrôlent environ un tiers de l'économe ainsi que les milices des bassidji prêts à utiliser la violence. Le prix de la résistance politique est cher dans l'Iran répressif des ayatollahs. Le monde extérieur ne peut que jouer un rôle d'observateur et, sans grande illusion, insister pour un nouveau comptage honnête des voix."
(17.06.2009)
La Tribune de Génève - Suisse
Le quotidien La Tribune de Genève examine les raisons du soulèvement populaire contre le régime iranien : "A première vue, le tableau paraît pourtant clair : une révolte populaire déstabilise le régime des mollahs, qui ne tardera pas à reprendre le dessus à grands coups d'arrestations et, si nécessaire, de violences ouvertes. Mais à y regarder de plus près, on voit vite que la scène est autrement plus complexe. Car si la contestation est bel et bien dirigée contre le président Ahmadinejad et le Guide suprême Khamenei, les contestataires ne sont pas forcément ceux que l'on croit. Ainsi le candidat Moussavi ... fut premier ministre du temps de l'ayatollah Khomeyni. ... Tout se passe comme si une bataille était livrée au sein même du régime, entre les ultraconservateurs ... et les pragmatiques. ... La faute, sans doute, à l'agressivité d'Ahmadinejad. Et à son exécrable bilan économique. Les mollahs, eux aussi, veulent vivre mieux."
(17.06.2009)
Corriere della Sera - Italie
Le quotidien conservateur et libéral Corriere della Sera se penche sur la répression des reportages des médias étrangers : "Les bureaucrates du ministère de la Culture ont fermé le robinet goutte après goutte. C'est le régime qui a donné ces ordres pour compliquer et finalement empêcher le travail des journalistes en Iran. … Il n'y avait encore jamais eu d'ordres semblables dans la République islamique. En 1999, il avait été interdit de filmer et de photographier la répression des révoltes étudiantes. Aujourd'hui, on ne peut même plus se rendre [aux manifestations] un carnet de notes à la main pour voir ce qui se passe de ses propres yeux. … Ahmadinejad estime que l'on ne devrait pas s'inquiéter de la liberté de la presse car les 'journaux vont et viennent'."
(17.06.2009)
Eurotopics
*Elections en Iran : l'Union européenne prête à faire pression...*
http://unioneuropeenne.blogspot.com/2009/06/elections-en-iran-lunion-europeenne.html
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