mardi, juillet 13, 2010
*Réactions à l’intervention TV & principaux extraits : Président Nicolas Sarkozy* France
***Voici toutes les réactions à l'intervention télévisée du président Nicolas Sarkozy sur France 2 lundi 12 juillet :
A droite
Le Premier ministre, François Fillon : "Au service de l'intérêt général, Nicolas Sarkozy s'est montré décidé à ne pas se laisser détourner de ses devoirs. Réformes des retraites, réduction des déficits, conquête de la croissance pour l'emploi, ces trois priorités constituent la feuille de route du gouvernement". "Avec précision et hauteur de vue, le président de la République a répondu à toutes les rumeurs et les calomnies. Tous ceux qui espéraient bousculer son autorité et affaiblir sa volonté d'agir en sont pour leurs frais. Le chef de l'Etat a montré avec calme et fermeté où se situait l'intérêt de la France". (Communiqué)
Xavier Bertrand, secrétaire général de l'UMP : Nicolas Sarkozy "a répondu à toutes les questions" et "il a montré que sa seule priorité ce sont les Français". "Il y avait une envie de pédagogie de la part des Français". "Le chef de l'Etat a montré clairement le sens de son action et le cap pour notre pays". "Il se situe au-dessus des polémiques et son sens de l'écoute et sa détermination sont essentiels pour notre pays". (Déclaration à l'AFP)
François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée : "La prestation de Nicolas Sarkozy est une prestation convaincante. Je suis heureux de le voir en chef de l'Etat, solide à la barre. Cette émission était l'occasion de tourner la page de +l'affaire Woerth+ et de proposer des règles pour l'avenir notamment par la création d'une commission indépendante chargée d'évaluer les risques de conflits d'intérêts (...). Elle a également été l'occasion de refixer les priorités pour la fin du quinquennat : réforme des retraites, lutte contre les déficits, prise en charge de la dépendance, présidence française du G20; c'est ce que nous souhaitions" (Communiqué).
Marie-Anne Montchamp, porte-parole de République solidaire, s'est réjouie "sur la question des affaires, de la volonté du président de la République, de clarifier les choses et de rassurer les Français, en coupant le cordon avec l'UMP". Sur le volet "réformes", "le président reste droit sur son programme de 2007. Rien sur le bouclier fiscal, comme si la France n'avait pas été percutée par la crise qui met à mal la justice sociale". "Un président qui reste dans sa bulle doctrinale. Rendez-vous est pris pour octobre avec une nouvelle équipe et, on l'espère, une nouvelle lecture de nos institutions". (Déclaration à la presse)
Eric Raoult, député UMP : "Le Chef de l'État aura été clair, vrai et ferme. Il veut fermer la parenthèse des polémiques et de la calomnie qui n'honore pas la République, s'atteler au concret et à la raison pour aborder les vraies questions." (Communiqué)
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée : "Nicolas Sarkozy a réaffirmé le retour aux fondamentaux que la majorité parlementaire appelle de ses vœux : - les réformes vitales pour le pays (réformes des retraites, gestion rigoureuse des dépenses publiques, prise en charge de la dépendance); - le combat pour l'emploi et la compétitivité; - la fermeté sur les valeurs de la République (...). Jean-François Copé se félicite de l'accent mis sur ces trois piliers qui dessinent les priorités de l'action de la majorité. Les députés UMP entendent être totalement associés à l'application de ces mesures pour travailler avec le gouvernement à leur mise en œuvre". (Communiqué)
Benoist Apparu, secrétaire d'Etat au Logement : "L'ambition de 2007 est intacte !" "L'intervention du chef de l'Etat a permis de rappeler avec force que tous les engagements sont tenus comme la mise en œuvre d'une 'République irréprochable', le pacte de confiance scellé avec les Français sera respecté". "Nous avons perdu trop de temps ces dernières semaines dans de vaines polémiques ! Le Président de la République a su clore cette page et rassembler l'ensemble des Français autour de réformes essentielles (...) telles que les retraites, la réduction des déficits, ou encore la lutte contre l'insécurité. (Communiqué)
Jacques Myard (UMP) : "Le Président a trouvé le juste ton dans la prétendue affaire Woerth-Bettencourt (...) D'une manière générale, par sa connaissance des dossiers, son aisance, il a démontré qu'il reste le maître et le pivot de la vie politique française, en un mot il reste incontournable, n'en déplaise aux fâcheux et autres grincheux" (Communiqué).
Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP : "Le Président de la République a montré son amour de la France et une détermination sans faille à faire son travail sans perdre de temps avec les polémiques entretenues par ceux qui n'ont pas fait le leur dans le passé". "Le conseil donné à Eric Woerth, à qui il a renouvelé sa confiance, relève de cette logique". "Sur la retraite, il a tenu un langage d'écoute et de vérité en démontrant la justice de la réforme". (Communiqué).
Nora Berra, secrétaire d'Etat aux Ainés : "En s'adressant aux Français avec sincérité et conviction, le président a su répondre à leurs principales préoccupations". Le chef de l'Etat "a trouvé les mots justes pour rassurer et mettre fin aux polémiques infondées de ces dernières semaines". (Communiqué)
Philippe Vigier, porte-parole adjoint du Nouveau Centre, "prend acte de la volonté du Chef de l'Etat de rendre notre démocratie exemplaire, et appelle l'opposition à cesser le harcèlement politique infligé à Eric Woerth". "Il prendra toute sa part aux travaux de la commission pluri-partisane dont le Chef de l'Etat a annoncé la création. Cette commission devra jeter les bases d'un véritable +statut de l'élu+ et mener une réflexion ambitieuse sur la limitation du cumul des mandats". "Le cap incontournable des réformes structurelles est maintenu afin de permettre à notre pays de sortir de la crise au plus vite. Plus que jamais, le Nouveau Centre veillera à ce que les réformes menées, en premier lieu celle des retraites, soient toujours guidées par les principes de justice, de solidarité et d'équité indispensables à la cohésion nationale". (Communiqué)
Laurent Wauquiez, secrétaire d'Etat à l'Emploi : "Le président a affiché dans cette intervention un calme et une sérénité qui tranche avec l'hystérie récente du climat médiatico-politique. Par rapport à l'hyper actualité, il a redonné sa place au temps long et au sens de l'action politique". (Déclaration à l'AFP).
Jean-Claude Gaudin, sénateur-maire UMP de Marseille et vice-président du Sénat : "Serein, déterminé, convaincant, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a fait table rase de la soi-disant affaire Woerth-Bettencourt. Il a stigmatisé avec force les amalgames, les mensonges, l'ignominie dont Eric Woerth a été la cible". "J'ai toujours été convaincu que le Président de la République était à la hauteur de sa tâche, et qu'il reste, à l'intérieur de la majorité parlementaire, le seul capable de nous faire gagner en 2012". (Communiqué)
Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille : "Le président de la République est au plus près des préoccupations des Français et il a démontré qu'il savait prendre de la hauteur et qu'il n'était pas dans la polémique". "C'est un président qui assume ses fonctions avec la distance qui est nécessaire face à un tourbillon de polémiques". "Dans ce pays, nous avons la présomption d'innocence et nous sommes passés à un nouveau stade qui est la présomption de culpabilité, et ça n'est pas acceptable", a-t-elle estimé au sujet de l'affaire Woerth-Bettencourt.
Elle a dit assumer le terme de "fasciste" qu'elle avait utilisé pour dénoncer le site Mediapart. "Aujourd'hui, les abonnés de Mediapart qui payent pour aller sur ce site, doivent comprendre qu'ils payent des gens qui utilisent d'abord la calomnie et non pas l'information". "Président de la République, c'est une fonction qui mérite d'être sacralisée, qui mérite le respect, encore une fois, mais qui ne peut pas supporter la calomnie, ça n'est pas acceptable. Et donc nous l'avons dénoncé avec force". (Déclaration sur LCI)
Bruno Gollnisch, vice-président du Front National : "Qu'il s'agisse des 'affaires', de l'affaiblissement du gouvernement, de la crise économique, de l'insécurité persistante, de la situation internationale, le verbe présidentiel n'opère plus". "La vérité, c'est qu'on racle les fonds de tiroir pour payer les échéances mensuelles", citant la réforme des retraites. "Ce dont la France a besoin, ce n'est pas de lois nouvelles. C'est de la volonté politique de s'attaquer enfin aux réalités de la dénatalité, de l'immigration, du démantèlement de notre souveraineté, et de la désagrégation de notre industrie par le mondialisme". (Communiqué)
A gauche
Martine Aubry, première secrétaire du PS : "J'ai trouvé un président de la République qui parlait d'abord de lui-même, avant de parler des Français. Je l'ai trouvé vivant dans un autre monde, très loin des Français et aussi très loin de la vérité, sur le chômage, les retraites, la sécurité". "Comme d'habitude, des grands mots et une réalité qui est toujours différente. Pas de changement de cap qui ramènerait un peu d'espérance face à cette crise morale que nous traversons et face à cette terrible crise économique et sociale, on continue comme avant, l'auto-persuasion et l'autosatisfaction".
Sur l'affaire Bettencourt/Woerth, "nous attendions ce soir des clarifications et des décisions et nous n'avons eu ni les unes ni les autres". "On avait l'impression qu'il était au cœur d'un complot tout ça pour masquer des questions totalement embarrassantes et totalement floues". Interrogée sur le "conseil" de Nicolas Sarkozy à Eric Woerth de quitter ses fonctions de trésorier de l'UMP, Mme Aubry a répondu : "C'est déjà une chose que nous demandons depuis trois ans. Ça veut bien dire qu'on reconnaît là qu'il y a un conflit d'intérêts".
"La France de Nicolas Sarkozy, c'est Mme Bettencourt qui reçoit 30 millions d'euros au titre du bouclier fiscal (...) et c'est 30 millions de Français qui sont à quelques euros près, pour terminer leur mois". "Voilà la justice vue par Nicolas Sarkozy !".
Fustigeant les "contre-vérités permanentes" du président, elle a ajouté : "On aurait aimé qu'il y ait un peu de répondant en face", critiquant implicitement David Pujadas. "Nous faire croire qu'il n'y aurait en France que 10.000 personnes qui auraient travaillé (exposées) aux intempéries, sur des charges lourdes (...) c'est totalement aberrant", a-t-elle asséné. Vous avez le sentiment d'écouter votre adversaire de 2012 ? "L'adversaire de la gauche, l'adversaire des socialistes, oui". (Déclaration sur France 3)
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : "Sur tous les sujets abordés ce soir, la parole présidentielle n'est plus crédible, c'est un véritable coup de force anti-démocratique. Refusant de prendre en compte les exigences populaires, le président de la République n'agit que par autoritarisme".
Selon lui, "dans son long monologue" le président "n'a aucune proposition pour répondre à la crise et fait preuve d'un grand mépris à l'égard des Français et des partenaires sociaux en déclarant que, quoi qu'il arrive, il ne changera rien à ses réformes". "Alors que le besoin de services publics locaux est grandissant, son appel à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux dans les collectivités locales est irresponsable et irréaliste".
"Le grand spécialiste du football Nicolas Sarkozy n'en n'est pas moins atteint d'un syndrome footballistique bien connu : 'j'envoie la France dans le mur et je ne change rien !". (Communiqué)
Olivier Besancenot, porte-parole du NPA : "Sarkozy persiste et signe". "Tour à tour bonimenteur aux mâchoires serrées à l'évocation de l'affaire Woerth-Bettencourt ou adoptant un ton quasi larmoyant pour témoigner de la pureté de ses intentions dans ses réformes anti-sociales, Nicolas Sarkozy a infligé aux téléspectateurs, qui ont bien voulu le regarder, un pensum d'une heure pour affirmer que rien ne changerait dans sa politique".
"Ces déclarations confirment que la politique du gouvernement est de détruire une à une les conquêtes sociales, les services publics, de faire payer aux salariés la crise du capitalisme et de continuer à préserver le patronat et les grandes fortunes". (Communiqué).
Claude Bartolone, député PS : "Les Français attendaient un président de la République offensif. Ils ont eu droit à un président sur la défensive". "Sur l'affaire Woerth-Bettencourt, M. Sarkozy se dit victime d'un complot des médias et du PS. Sur les retraites, il se dit victime de Mitterrand, de la courbe démographique et des 35h. Sur les déficits publics, il se dit victime des collectivités locales. Sur le chômage, il se dit victime de la crise". "Pour le reste, c'est un exercice d'autosatisfaction auquel s'est livré le président de la République". (Communiqué)
Mouvement des Jeunes Socialistes : "Une reconversion toute trouvée pour Nicolas Sarkozy dès 2012, celle d'acteur. Les contradictions et les mensonges se sont succédé lors de l'émission, le Président reconnaissant lui-même qu'il "essaye d'être honnête" et qu'il "essaye de dire la vérité". (Communiqué)
Jean-Michel Baylet, président du parti Radical de gauche : Nicolas Sarkozy "s'est efforcé de détourner l'attention des Français des vraies questions. On espérait que le chef de l'État annoncerait une remise à plat de la réforme des retraites et de la réforme territoriale et des mesures en faveur celles et ceux qui sont le plus durement frappés par la crise". (Communiqué)
Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées (PS) et porte-parole de l'association des régions de France (ARF) : "Tous les rapports y compris ceux de la Cour des Comptes ont démontré que si les effectifs des personnels des Régions ont augmenté c'est parce que l'Etat leur a transféré plus de 80.000 agents au cours de ces dernières années".
"La mise en cause du président de la République est d'autant plus inadmissible que le Gouvernement ne cesse de les solliciter pour faire ses propres fins de mois. Notre meilleure réponse sera désormais de le lui refuser en expliquant pourquoi".
"Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d'augmentation du nombre de fonctionnaires : 34.000 chaque année depuis 10 ans à compétence constante". (Communiqué)
François Hollande, député PS : "Je considère qu'il y eu deux aveux de la part du président de la République". "S'il demande à Eric Woerth de ne plus être trésorier de l'UMP, c'est qu'avoir été trésorier de l'UMP et ministre du Budget posait visiblement un problème et notamment une suspicion de conflit d'intérêts".
"Malgré ses dénégations, malgré sa volonté de clore une page, un épisode, le président de la République a été forcé d'admettre qu'il y avait eu une double confusion, un double risque de conflit d'intérêts". (Déclaration sur RTL)
Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, a estimé que l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy ne changeait rien et a qualifié de "grotesque" la position du président selon laquelle l'affaire Bettencourt est le résultat d'une "campagne de calomnie" visant à faire dérailler la réforme des retraites.
"Doux pour les riches, durs pour les autres, M. Sarkozy n'a pas compris l'état d'esprit des Français. Il répète en boucle des formules et des tirades qui exaspèrent". "Cet entretien ne change rien à l'ambiance qui plombe sa fin de règne et face au grand nombre qui sera dans la rue en septembre, il reculera ou il partira". (Communiqué)
Eddie Aït, secrétaire national du Parti radical de gauche (PRG) : Nicolas Sarkozy "feint d'ignorer la crise profonde et morale que traverse notre République. La République est en danger. La réponse du président: tout va très bien, Madame la marquise !".
On a "perdu beaucoup de temps à écouter un président hébété. Nous avons été naïfs de croire que le président apporterait des réponses claires et sincères aux préoccupations des Français. Je le regrette, mais cette République du népotisme et des amitiés partisanes (...) n'est pas celle de toutes celles et de tous ceux qui, au quotidien, connaissent la crise et les difficultés sociales". (Communiqué)
SYNDICATS
Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT : "On en avait déjà un signe puisqu'on a été reçus jeudi au ministère du Travail, non pas par le ministre mais par son cabinet, et ça n'avait pas bougé d'un millimètre, c'est-à-dire que ces annonces successives de dialogue ou de concertation qui demeure, pour l'instant, ne produisent rien".
"Le sentiment que donne le président sur sa manière d'appréhender la situation économique actuelle et ce qu'il convient de faire, c'est : haro sur les acquis sociaux, c'est le seul moyen de retrouver la croissance". "Ce n'est que par la remise en cause des acquis sociaux qu'on peut prétendre retrouver la croissance", a également déploré Bernard Thibault pour qui "le président n'a que des mauvaises nouvelles à annoncer aux Français". "Les entreprises sont épargnées de toute responsabilité (...) les marges des actionnaires ce n'est pas un sujet, la première préoccupation c'est ce que coûte les salariés aux entreprises". (Déclaration à l'AFP)
Alain Olive, secrétaire général de l'Unsa : "Il n'y a rien de nouveau, je ne sens aucune ouverture, ni sur le dossier des retraites, ni sur l'ensemble de la politique économique et sociale". "Sur les retraites, il a d'abord confirmé qu'Eric Woerth conduirait le dossier, sincèrement, cela ne nous gêne pas, ce n'est pas quelque chose que nous avions mis en avant. Par contre sur aucune des questions que nous contestons, il n'y a d'avancées, y compris sur la pénibilité (...) Il nous met au défit en ce qui concerne la journée d'action du 7 septembre". (Déclaration à l'AFP)
Jean-Louis Malys, secrétaire national de la CFDT : "Sur le dossier des retraites, le président n'a absolument rien fait avancer, il est resté sourd aux injustices. Il a repris mot pour mot ce qu'on nous avait dit quand la loi a été déposée. Il a fermé la porte sur la pénibilité, sur les carrières longues. Concernant les polypensionnés, la loi n'évoque même pas cette question. Nous serons attentif aux décisions qui seront prises mais ce qui nous a consterné, c'est le fait de nier que c'est la crise qui est la principale cause des déficit des retraites". (Déclaration à l'AFP)
Jacques Voisin, président de la CFTC : "Le président de la République inscrit son action et celle du gouvernement dans le cadre d'une politique d'austérité. La CFTC déplore que cette même rigueur ne soit pas utilisée pour réduire les aides aux entreprises accordées sans contreparties sur l'emploi ou le pouvoir d'achat". Sur les retraites, "la CFTC se demande à quoi ont servi les concertations menées depuis" la présentation de l'avant-projet le 16 juin. "Il est inadmissible qu'une fois de plus l'effort demandé repose quasi exclusivement sur les salariés". (Communiqué)
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100713.OBS7049/les-reactions-a-l-intervention-televisee-de-nicolas-sarkozy.html
Nouvelobs.com
*****Voici les principaux extraits de l'intervention du chef de l’Etat :
Nicolas Sarkozy a renouvelé sa confiance au ministre du Travail, Eric Woerth, mais lui a "conseillé" de renoncer à ses fonctions de trésorier de l'UMP, le principal parti de la majorité présidentielle. "Eric Woerth est un homme honnête, compétent qui a toute ma confiance et toute celle du Premier ministre" et il défendra la réforme des retraites "selon le calendrier prévu", a déclaré le président de la République. Il a ajouté qu'il souhaitait voir le ministre du Travail, attaqué pour les liens qui lui sont prêtés avec l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, se consacrer désormais "exclusivement" à cette réforme. "Mon conseil serait plutôt qu'il n'exerce plus ces fonctions" de trésorier de l'UMP - qui lui ont notamment valu d'être soupçonné de conflit d'intérêt - a précisé Nicolas Sarkozy.
Nicolas Sarkozy a affirmé que c'était "une honte" de l'avoir accusé d'avoir "ramassé des enveloppes" d'argent chez Liliane Bettencourt, comme l'avait rapporté le site Médiapart citant des premières déclarations, démenties ensuite, de l'ex-comptable de l'héritière de l'Oréal. Après enquête "sur le financement politique, la vérité se fait jour" mais "les calomnies, j'y étais préparé", a affirmé le président. "J'ai été élu pour résoudre les problèmes de la France et des Français, des problèmes qui n'ont pas été résolus depuis des années parce qu'ils sont très difficiles (...) notamment la réforme des retraites", a-t-il ajouté. Selon lui, quand on met en forme des réformes, on "bouscule de intérêts, des situations acquises", on "gêne un certain nombre de gens. La réponse, c'est bien souvent la calomnie".
"On l'a connu il y a trois mois: ma femme et moi, on a subi les pires racontars, mensonges. Il y a quatre ans, lorsque j'ai pris la présidence de l'UMP, j'ai eu à faire face à l'invraisemblable affaire Clearstram. Et voilà qu'avec la réforme des retraites, on me décrit comme quelqu'un qui, depuis 20 ans, irait chez Mme Bettencourt pour ramasser des enveloppes. C'est une honte !", s'est exclamé Nicolas Sarkozy. "Il ne s'agit pas pour moi d'être victime de quoi que ce soit. J'étais prêt" mais "c'est une perte de temps par rapport à ce que les gens attendent de moi. Et ils attendent une chose très imple: sortez-nous de la crise", a-t-il ajouté.
Sarkozy annonce une commission sur les conflits d'intérêts
Nicolas Sarkozy a annoncé lundi la mise en place la semaine prochaine d'une "commission représentant toutes les familles politiques" pour éviter à l'avenir "toute forme de conflit d'intérêts", après l'affaire Woerth-Bettencourt. "Sur cette question de conflit d'intérêts, j'ai entendu qu'il y avait des propositions des uns ou des autres sur le sujet et je suis très attentif à ces propositions", a expliqué le chef de l'Etat. "Je demanderai à une commission représentant toutes les familles politiques de réfléchir dès la semaine prochaine à la façon dont on doit ou non compléter ou modifier la loi pour éviter dans l'avenir toute forme qui pourrait intervenir de conflit d'intérêts", a-t-il annoncé. "Je précise que ça ne concernera pas que les ministres, cela doit concerner aussi les parlementaires, et pourquoi pas telle ou telle personne qui exerce une responsabilité", a-t-il ajouté
Un remaniement fin octobre
Nicolas Sarkozy a confirmé qu'un remaniement ministériel aurait lieu en octobre après la réforme des retraites, ajoutant que ceux qui préconisaient une "équipe resserrée" avaient "raison". "Je suis président de la République, chef de l'Etat d'un pays de 65 millions d'habitants. Je n'ai pas le droit de céder à l'agitation du milieu, je n'ai pas le droit de céder à la fébrilité du commentateur", a expliqué le président en réponse à ceux qui réclamaient un remaniement immédiat, pour sortir de la tourmente de l'affaire Bettencourt/Woerth.
"Si je devais écouter tous les conseils qui me sont donnés, j'aurais fait un premier remaniement après les régionales et j'aurais fait un deuxième remaniement maintenant. Et sans doute les mêmes auraient recommandé un troisième remaniement après la réforme des retraites. Cela donne la valse des ministres et des ministères et une image ridicule de notre pays", a-t-il fait valoir. "Il y aura donc une nouvelle étape de l'action politique que je conduirai après la réforme des retraites à la fin du mois d'octobre. Je l'ai toujours indiqué. Cette étape-là marquera le dernier tiers de mon quinquennat", a annoncé M. Sarkozy en précisant que ceux qui préconisaient une "équipe resserrée" avaient "raison".
Retraites : « les 62 ans, nous n'y toucherons pas »
Nicolas Sarkozy a réaffirmé qu'il n'accepterait pas de revenir sur le recul de l'âge de départ à la retraite à 62 ans ni sur l'alignement des cotisations retraites public/privé, mais qu'il était ouvert sur le reste. "Je dis: les 62 ans, nous n'y toucherons pas. Je dis l'équilibre des cotisations public/privé, c'est une question de justice. On ne peut pas y toucher", a déclaré le chef de l'Etat sur France 2. "Sur le reste, nous serons très à l'écoute de ce que nous diront nos interlocuteurs", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a précisé qu'il aurait des contacts pendant l'été avec les partenaires sociaux. M. Sarkozy a ajouté qu'il s'attendait à ce qu'il y ait des manifestations mais qu'elles n'auraient aucune influence sur la version finale de la réforme des retraites."Je m'attends à ce qu'il y ait des manifestations. Je sais qu'il y a de la souffrance. Ce qui aura une influence, c'est l'idée que nous nous ferons de la justice. Ce n'est pas l'importance des manifestations", a-t-il dit.
Rigueur et réduction des déficits
"Nous avons supprimé 100.000 postes de fonctionnaires en 3 ans (...) dans le budget 2011, nous en supprimerons encore 34.000 (...) je propose que les collectivités territoriales prennent la même règle que l'Etat. Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d'augmentation du nombre de fonctionnaires".
La défense du bouclier fiscal
Nicolas Sarkozy a défendu le bouclier fiscal, soulignant à titre d'exemple qu'il fallait que Liliane Bettencourt "reste propriétaire de L'Oréal" et que le groupe de cosmétiques "ne parte pas dans un autre pays" en raison d'une fiscalité trop lourde. Interrogé sur France 2 sur l'intérêt de maintenir ce dispositif contesté, qui permet à un contribuable de ne pas payer plus de 50% de ce qu'il gagne en impôts, le chef de l'Etat a évoqué le cas de Mme Bettencourt, qui "paye plusieurs millions d'euros d'impôts par mois". "Mme Bettencourt, qui est propriétaire de L'Oréal, je souhaite qu'elle reste propriétaire de L'Oréal et que L'Oréal - 17 milliards de chiffre d'affaires, 64.000 employés - ne parte pas dans un autre pays", a expliqué Nicolas Sarkozy. "Parce qu'à ce moment, qui le paierait ? (...) c'est les employés qui perdraient leur emploi", a estimé le président de la République. "Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d'impôt, c'est-à-dire il gagnait 1.000, ils payaient 1.000 et ils partaient tous", a argumenté le chef de l'Etat.
Niches fiscales : les aides à l'emploi à domicile préservées
Les niches fiscales seront rabotées pour un montant situé entre sept et neuf milliards d'euros dans le cadre des mesures pour réduire le déficit, a déclaré lundi Nicolas Sarkozy. Avec le Premier ministre, nous avons décidé de trouver (...) entre sept, huit, neuf milliards d'économies" sur les niches fiscales, a-t-il dit lors d'une émission spéciale sur France 2. Le président de la République a indiqué que certaines niches "seront supprimées" mais que les aides à l'emploi à domicile seront préservées, moyennant quelques modifications techniques.
Il a également réaffirmé que le gouvernement n'augmenterait pas les impôts pour réduire les déficits publics, sinon, a-t-il averti, "nous n'aurons plus d'entreprises" et "nous n'aurons plus de consommation en France".
Mineurs délinquants et absentéisme à l'école
"J'ai demandé à François Fillon, au Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, et au ministre de l'Intérieur de préparer un texte pour que puisse être mise en cause la responsabilité de parents lorsque des mineurs de 12, 13 ans se trouvent à une heure du matin seuls la nuit dans la rue à casser des bus ou à jeter des cocktails molotov", a-t-il dit, ajoutant : "On peut se demander si la responsabilité des parents n'est pas engagée".
Le chef de l'Etat entend introduire "un petit peu" de responsabilité pénale pour les parents, afin qu'ils "puissent être appelés pour réparer les dégâts de leurs enfants".
A propos de l'absentéisme scolaire, il a évoqué la suppression des allocations familiales aux parents d'enfants absents. "Quand les absentéistes reviendront à l'école, on rendra ce que l'on a supprimé", a-t-il dit.
Nouveau quinquennat, décision fin 2011
"Ils ont tous dans la classe politique le droit, peut-être même le devoir de penser à la présidentielle. Il n'y en a qu'un qui n'a pas le droit, c'est moi", a-t-il déclaré lors d'une émission spéciale sur France 2.
"Pourquoi je n'ai pas le droit ? Parce que toute mon énergie, à chaque minute, doit être réservée aux Français pour les sortir de la situation où ils se trouvent, et on va y arriver, je vous le dis, on va arriver à sortir de la crise", a-t-il ajouté. "Ma décision, je la prendrai quelque part, mon Dieu, pas avant, pas avant l'automne 2011", a-t-il conclu.
Bien à vous,
Morgane BRAVO
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