***La presse européenne du 20/05/2009 :
Suite au scandale des notes de frais au Parlement britannique, le président de la Chambre des communes, Michael Martin, a annoncé mardi sa démission. Le "Speaker" a ainsi réagi aux reproches selon lesquels il n'aurait pas fait assez pour élucider l'affaire. En plus de 300 ans, Martin est le premier président du Parlement à devoir quitter ses fonctions.
El País - Espagne
Après que le Speaker de la Chambre des communes britannique a annoncé sa démission suite au scandale des notes de frais, le quotidien espagnol El País estime que l'image du Parlement est gravement endommagée : "Il est peu probable que le scandale des dépenses des députés britanniques au détriment des contribuables influence le vote des citoyens de manière déterminante. Mais il est certain que la réputation du Parlement, qui passe pour un modèle à l'étranger et se trouve au-dessus de tout soupçon au niveau national, vient de prendre un grand coup. La démission insolite du président de la Chambre, la première en trois siècles, est certes irrémédiable en raison de l'incompétence du député travailliste Michael Martin dans cette affaire et de sa tentative de dissimuler les infractions, mais ce ne sera pas la fin de cette histoire."
(20.05.2009)
Corriere del Ticino - Suisse
Ce n'est pas "Beaucoup de bruit pour rien" de Shakespeare, commente le quotidien libéral Corriere del Ticino concernant la démission du président du Parlement britannique : "La coupe est pleine. Avec les accusations journalières des quotidiens, notamment du Daily Telegraph, la colère des Anglais s'est considérablement accrue contre une caste politique cupide qui n'est pas à la hauteur de sa mission . Comme c'est souvent le cas dans de telles affaires, un bouc émissaire était nécessaire. Le premier en vue était le Speaker Michael Martin, et celui-ci doit désormais payer. … Les détails intra-parlementaires intéressent peu le citoyen britannique. Ce qui l'importe, c'est l'essentiel : Martin, qui occupe le troisième poste le plus élevé en Grande-Bretagne après ceux de la reine et du Premier ministre, n'est plus comme autrefois le premier médiateur du monarque. Aujourd'hui, il est essentiellement devenu un intermédiaire entre le Parlement et le peuple. Il incarne une relation de confiance institutionnelle, et il a renié sa mission."
(20.05.2009)
La Repubblica - Italie
Le quotidien progressiste de gauche La Repubblica voit dans le président du Parlement britannique un bouc émissaire pour le scandale des notes de frais : "Michael Martin, avec son fort accent écossais et sa large toge noire qui le fait ressembler à un juge ou à un religieux, … était le symbole de la démocratie britannique. Le porte-parole de Westminster, la mère de tous les Parlements. … Jusqu'à hier, Martin a rejeté les demandes de démission de tous les camps du Parlement et espéré qu'une réforme rapide du système des notes de frais pourrait encore apaiser les vagues de colère du Parlement, des médias et de l'opinion publique. Il pensait qu'il suffirait de demander pardon au pays. Mais celui-ci ne l'entendait pas ainsi. Le seul qui aurait pu le sauver est un homme politique du Labour comme lui, un Ecossais comme lui : Gordon Brown. Mais le Premier ministre n'a pas hésité à faire de lui un bouc émissaire car il a senti que le peuple avait besoin d'un bûcher. Il a préféré faire brûler Martin plutôt que de finir lui-même sur l'échafaud."
(20.05.2009)
De Standaard - Belgique
Pour le quotidien De Standaard, le scandale des notes de frais dans lequel des députés britanniques de la Chambre des communes se trouvent impliqués ramène au thème classique de la puissance et de l'argent : "Si leur président démissionne, ce n'est pas parce qu'une loi a été violée par ses agissements, mais parce que ces derniers ne semblent plus, à une époque de démocratisation, de crise et de prise de distance envers le citoyen, aussi décents. Une classe politique s'autogère, et les politiques britanniques ont de toute évidence placé la barre très haut dans ce domaine. Le montant de leur enveloppe laisse supposer qu'ils ne souffraient certainement pas d'un complexe d'infériorité lorsqu'ils ont déterminé une somme d'argent correspondant à leur propre image. C'est une particularité propre à l'être humain : quand on peut distribuer l'argent, on n'hésite pas à se le garder pour soi. Et moins il y a de spectateurs, plus les personnes concernées peuvent prendre de libertés, par exemple lorsqu'ils ont la possibilité de déterminer eux-mêmes le montant de leur revenu. … Encore une fois, les politiques ne sont que des hommes. C'est cela, et non leur choix d'une carrière politique, qui les pousse à s'écarter parfois du droit chemin." (20.05.2009)
The Guardian - Royaume-Uni
Suite à l'annonce de la démission du président du Parlement Michael Martin, le quotidien progressiste de gauche britannique The Guardian entame une campagne en ligne en faveur d'une réforme de la constitution : "Le fil conducteur de toute nouvelle constitution britannique, c'est un déplacement du pouvoir de la souveraineté parlementaire vers celle du peuple. Dès qu'il est clair que dans une véritable démocratie, le peuple est souverain, les étapes suivantes sont évidentes. Bien sûr que la Chambre des communes doit être élue : un peuple souverain choisit ceux qui font les lois qui le gouvernent. Bien sûr qu'il doit y avoir une totale transparence en ce qui concerne les députés et leurs notes de frais : les employés ne peuvent pas refuser de dire à leur patron quelle partie de son argent ils ont dépensée. Mais c'est ainsi que les députés, nos employés, se sont comportés. … Doit-il y avoir une constitution écrite ? Bien sûr. Lorsque l'on possède une maison, on dispose d'une copie de l'acte de propriété ; lorsque l'on achète une voiture, on nous donne un manuel de bord décrivant son fonctionnement. Et nous sommes les propriétaires du Parlement." (20.05.2009)
Eurotopics
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