*** Pendant que Ségolène Royal présentera dimanche à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, les grandes lignes de son programme présidentiel, Nicolas Sarkozy réunira à Paris ses comités de soutien locaux.
Si ce dimanche est devenu, par l'attente qu'il suscite, une date clef de la campagne de la candidate socialiste, le candidat de l'UMP a tout fait pour lui disputer le terrain médiatique en transformant cette réunion en "contre 11 février".
Face à une candidate socialiste qui entend réhabiliter le clivage gauche-droite, le ministre de l'Intérieur devrait développer sa conception de l'"ouverture politique" qu'il affirme vouloir mettre en oeuvre s'il est élu à l'Elysée en mai.
"Je veux être le président de l'ouverture (...) Je ne suis pas l'homme d'un clan", a-t-il déclaré lundi sur TF1. "Je m'expliquerai en détail dimanche", a-t-il précisé le lendemain.
Dans l'esprit de ses organisateurs, la réunion de dimanche à la Maison de la Mutualité, dans le Ve arrondissement de Paris, doit illustrer cette volonté d'ouverture.
"Il s'agit de montrer qu'il y a de plus en plus d'énergies qui se fédèrent autour de Nicolas Sarkozy, au-delà de la famille de l'UMP, au fur et à mesure que la campagne se développe", dit le député Laurent Wauquiez, proche conseiller du candidat.
"Nous voulons donner la parole à tous ces gens qui n'appartiennent pas à l'UMP, qui pour certains d'entre eux n'avaient jamais eu d'engagement avant ou avaient peut-être un engagement à gauche ou à l'UDF", ajoute-t-il.
Selon le sénateur UMP Roger Karoutchi, grand ordonnateur de ce rassemblement, environ 3.000 personnes sont attendues, ce qui dépasse les capacités de la Mutualité.
Sont invités les responsables de tous les comités de soutien locaux, professionnels et communautaires du candidat - un millier à ce jour, dont les membres sont seulement à 40% des adhérents de l'UMP, selon Roger Karoutchi.
Cela va de "La Corrèze avec Nicolas Sarkozy" aux "Berbères avec Nicolas Sarkozy", en passant par les viticulteurs, les métiers du bâtiment, les enseignants, les chercheurs, les médecins du Lot-et-Garonne, etc. "avec Nicolas Sarkozy".
LES "PEOPLE" ATTENDRONT
"La Diagonale", un club de réflexion rassemblant des "sarkozystes de gauche", co-fondé en février 2006 par un transfuge du Parti socialiste, sera également représentée.
Selon Roger Karoutchi, des personnalités du monde des lettres, de l'art et du sport seront là, comme le comédien Claude Brasseur, le philosophe André Glucksmann, l'ancien tennisman Henri Leconte, l'ancien champion du monde de ski nautique Patrice Martin, le boxeur Jean-Claude Boutier.
L'heure des "people" viendra surtout à la mi-mars lors de la formation du comité national de soutien du candidat, qui comprendra intellectuels, artistes et sportifs, ajoute-t-il.
Une partie de la matinée sera consacrée à l'organisation technique des comités de soutien locaux, avant les discours de quelques "ténors" dont l'ex-ministre François Fillon, conseiller politique de Nicolas Sarkozy, plusieurs ministres et le député UDF Christian Blanc. Selon Roger Karoutchi, un autre député UDF, André Santini, pourrait être présent.
Le choix du lieu n'est pas totalement anodin, même s'il relève surtout du hasard des disponibilités. En plein Quartier Latin, la Mutualité est un lieu habituellement prisé par la gauche. "Nous n'avons pas cherché à dire 'plus à gauche que nous' tu meurs !" assure cependant Roger Karoutchi.
Ségolène Royal s'efforcera, elle, de relancer sa campagne à partir d'une ville populaire de la banlieue parisienne, alors que Nicolas Sarkozy est contraint à un minutieux travail de déminage pour revenir en candidat dans des cités où le ministre de l'Intérieur n'a pas laissé le meilleur souvenir.
Nicolas Sarkozy a déjà largement ébauché ce qui pourrait être son programme présidentiel au fil de ses discours et des interviews qu'il accorde à la presse.
Selon son entourage, il devrait profiter de son discours de dimanche pour "donner une cohérence" à ses propres propositions.
Il semble cependant se donner encore un peu de temps pour les réunir dans un programme en bonne et due forme. "Début mars, je ferai une conférence de presse qui sera sans doute l'occasion de revenir sur tout ça", confiait-il lundi dernier.
PARIS (Reuters) -
samedi, février 10, 2007
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