*** A Strasbourg, Sarkozy propose un "traité simplifié" pour l'Europe :
* Nicolas Sarkozy a proposé mercredi à Strasbourg de sortir de la "crise morale" dans laquelle est plongée l'Europe en soumettant au Parlement un "traité simplifié", et a mis en garde les candidats à l'élection présidentielle contre toute "démagogie" sur cette question.
"Je veux dire à tous les candidats à l'élection présidentielle que ce serait un très mauvais service à rendre à la France et à l'idéal européen de faire de la démagogie sur la question européenne", a lancé le candidat UMP à l'Elysée, lors d'une réunion publique qui a rassemblé environ 7.000 personnes, selon son parti.
Pour "débloquer l'Europe institutionnellement", M. Sarkozy a réaffirmé qu'il voulait soumettre pour ratification au Parlement un "traité simplifié de nature institutionnelle", cela "dès l'été 2007". "Je proposerai à nos partenaires (européens) de nous mettre d'accord" sur ce traite simplifié, a-t-il ajouté, sans plus de précisions.
Ségolène Royal, candidate socialiste à la présidentielle, et François Bayrou, candidat UDF, proposent de leur côté de rebâtir un nouveau texte et de le soumettre à référendum. Le 29 mai 2005, plus de 54% des Français avaient dit non à la Constitution européenne.
Dans son esprit, puisque les Français ont refusé la Constitution européenne, "nous ne pouvons pas revenir sur ce non. Il faut respecter le choix des Français". "Mais il y a un certain nombre de réformes institutionnelles que j'intègrerai dans un traité simplifié, qui n'ont fait l'objet d'aucune contestation, qui était accepté par les partisans du non et ceux du oui", a-t-il soutenu.
"Je débattrai avec tous ceux qui le veulent sur cette question mais je n'accepte pas d'être dans le jeu partisan. Et je le dis au Parti socialiste, le parti de François Mitterrand qui a été un très grand Européen, qui s'est battu pour la monnaie unique: je ne voudrais pas que les successeurs de François Mitterrand soient si peu européens ou soient de si mauvais Européens", a-t-il également déclaré.
Le candidat UMP à l'Elysée "n'accepte pas que cette question du référendum soit une pomme de discorde dans la France d'aujourd'hui, qui nourrisse toutes les démagogies. On a déjà assez de démagogues à l'extrême droite et à l'extrême gauche. Que les formations républicaines prennent leurs responsabilités (...) et soient capables de regarder les Français en face", a-t-il assuré.
Avant cette mise en garde, M. Sarkozy avait lancé un vibrant plaidoyer en faveur de l'Europe, rendant hommage aux principaux artisans de l'Union européenne, Jean Monnet, Robert Schuman et le général de Gaulle. "L'Europe est un idéal. Un idéal que j'ai fait mien. Je suis un Européen de coeur, de raison, de convictions", a-t-il dit. "Et je n'ai pas l'intention de renoncer le moins du monde à cet idéal au prétexte qu'il y a une incompréhension entre l'Europe et tant de nos compatriotes", a-t-il poursuivi.
"Il existe une conscience européenne qui vient de l'histoire la plus ancienne, qui vient de la civilisation, qui vient de la religion", a-t-il affirmé. Plaidant pour "une Europe politique" parce que "l'Europe politique est la seule solution pour faire exister l'Europe face aux géants du monde, face aux Etats-Unis, à la Chine, à l'Inde et au Japon", et pour "une Europe économique", M. Sarkozy a affirmé que s'il était élu, il proposerait aux autres pays européens de "rouvrir le dossier de la politique agricole commune", d'instaurer "une politique commune de l'énergie", de "moraliser le capitalisme financier" et "la mondialisation", de "moins taxer le travailleur"...
STRASBOURG (AFP)
Jeudi 22 février 2007
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