mercredi, novembre 25, 2009
***Eurotunnel s'interroge sur la stratégie d'Eurostar...***
***Si Eurostar diminue ses fréquences dans les prochains mois, Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel, aidera d'autres opérateurs ferroviaires désireux d'emprunter le lien fixe.
A bon entendeur... "Je comprends mal la politique commerciale d'Eurostar qui m'a l'air de prendre des décisions qui sont à contre-courant, me semble-t-il, de ce qu'il faudrait faire.Je considère que, la nature ayant horreur du vide, si Eurostar ne continue pas à être un leader et à développer de nouveaux services, d'autres le feront. Et j'aiderai ces autres à le faire", a déclaré mercredi le PDG d'Eurotunnel, Jacques Gounon, dans un entretien à Reuters.
Un avertissement qui prend tout son sens lors à la veille de l'ouverture à la concurrence du marché du transport ferroviaire de voyageurs qui sera (théoriquement) effective dès le 13 décembre en France.
Pourquoi cet avertissement ? Opérateur ferroviaire historique sur les lignes Paris-Londres et Londres-Bruxelles, Eurostar, désormais détenu à hauteur de 55% par la SNCF, "pourrait réduire ses fréquences", a expliqué Jacques Gounon. Une mauvaise nouvelle pour le gestionnaire du lien fixe qui perçoit des péages sur ces liaisons. Or, ces questions de péages ont déjà envenimé, par le passé, les relations entre la SNCF et Eurotunnel, notamment dans le transport de fret.
Mais cette fois la réduction des fréquences pourrait relever, tout simplement, de l'érosion du trafic. Avec la crise qui frappe notamment la City, l'activité d'Eurostar a en effet subi un coup de frein brutal au premier semestre : son chiffre d'affaires a baissé de 7%, à 342,2 millions de livres (environ 400 millions d'euros), avec en toile de fond un recul de 6% du nombre de voyageurs à 4,34 millions qui a surtout affecté sa clientèle affaires.
Le PDG d'Eurotunnel a par ailleurs déclaré mercredi avoir identifié plusieurs investisseurs de long terme, dont son actionnaire à hauteur de 21%, l'américain Goldman Sachs, pour l'éventuelle reprise de la ligne à grande vitesse britannique High Speed 1 entre Folkestone (au débouché du tunnel, dans le Kent) et Londres.
Cap sur Londres
Dans l'espoir de renforcer ses positions et de tirer davantage de recettes des "sillons" - l'équivalent des slots dans le transport aérien - qu'il met à disposition des opérateurs, Eurotunnel s'est déclaré le 28 octobre candidat à la reprise de la ligne à grande vitesse (LGV) qui relie l'extrémité britannique du tunnel à Londres. Nationalisée en juin de cette infrastructure de 109 km, appelée "High Speed 1", sera privatisée prochainement, une opération susceptible de rapporter à l'Etat entre 1,5 et 2 milliards de livres sterling (1,6 à 2,2 milliards d'euros). M.Gounon a toutefois rappelé que l'appel d'offres n'avait pas encore été lancé et que les élections générales au Royaume-Uni, prévues d'ici au début du mois de juin 2010, étaient susceptibles de retarder le calendrier. La durée de la concession qui sera octroyée au repreneur, encore inconnue à ce jour, devrait en outre s'inscrire comme une des principales variables du prix final de la transaction.
Les Echos
25/11/09
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