vendredi, février 06, 2009
***Assemblée Générale 2009 du MEDEF - Vivement l'avenir / Ready for the future : BREF APERCU!***
Morgane BRAVO
Entretien de Laurence Parisot et Joseph Smallhoover
***Dans le contexte de crise actuelle, le MEDEF souhaite rompre avec la morosité ambiante, décrypter la crise et proposer des nouveaux moyens de se dépasser, pour retrouver des raisons d'espérer!
*Discours de Laurence Parisot - Assemblée Générale :
Laurence Parisot
Chers amis,
Pourquoi sommes-nous réunis ici ce matin ? Pourquoi sommes-nous là tous ensemble ? Parce que nous les chefs d’entreprise, nous nous battons. Nous nous battons matin, midi et soir. Nous nous battons pour notre entreprise, pour les hommes et les femmes qui la composent, pour ses clients ; nous nous battons pour son carnet de commandes, pour sa trésorerie, pour son bilan ; nous nous battons, pour son projet, pour sa survie, pour son adaptation, pour son inventivité.
Nous nous battons comme jamais. Avec l’angoisse aux tripes comme jamais. Face à des défis d’une complexité inimaginable il y a encore un an. Et dans un brouillard d’une épaisseur inquiétante.
Nous nous battons avec de l’énergie comme jamais. Avec du courage comme toujours.
En nous battant pour notre entreprise, nous nous battons aussi pour notre territoire, pour notre métier, pour notre pays.
Et vous président de Medef territorial, Hugues-Arnaud, Bruno, Jean-Pierre et les autres, et vous président de fédération, Frédéric, Didier et les autres, vous en bavez comme jamais. Pour en faire tous les jours plus, avec tous les jours le risque d’un peu moins de moyens. Ici pour défendre un industriel, ou même toute une industrie ; là pour soutenir telle activité de services ; là pour encourager les représentants du bâtiment ; là pour promouvoir une foire, un salon, et même un centre commercial qui ouvre le dimanche ! Bref, vous êtes sur tous les fronts pour tenir en vie l’économie de notre pays. C’est vous qui le faites et ce n’est personne d’autre !
C’est dur, c’est même parfois très dur, mais on tient le coup. Et qu’on ne vienne pas nous dire que nous profiterions de cette affreuse tempête, de ces vents adverses, pour délocaliser ou licencier. A tous ceux qui nous reprochent de fomenter des plans cyniques, je réponds et je répondrai inlassablement que nous autres patrons, jamais, jamais, nous ne licencions par plaisir et que nous ne savons que trop quelle perte de savoir-faire tragique et irréversible représente une délocalisation. Les entreprises françaises sont admirables dans la crise, notamment les PME qui s’illustrent par le comportement souvent exemplaire de leurs dirigeants et par de vraies solidarités entrepreneurs-salariés. Les grands groupes français sont eux aussi admirables : pas d’affolement, le moins possible de fermetures de sites. Tous tiennent le cap. Chez nous, dans la tempête, personne ne lâche la barre !
Pourquoi sommes-nous réunis ici ce matin ? Pourquoi sommes-nous tous ensemble ? Tout simplement parce que nous sommes le Medef ! Le Mouvement des Entreprises de France ! Le Mouvement dont aujourd’hui, comme jamais, chaque entreprise en France a besoin.
Nous sommes en train de construire un Medef différent, un Medef moderne, un Medef puissant. Nous relevons le défi de l’efficacité, de la réactivité, et de la qualité de service. C’est le sens des annonces que vous venez d’entendre : une direction des adhérents pour être au plus près de vous ; une direction des mandats pour structurer et contrôler notre implication dans le paritarisme ; une direction des études pour une maîtrise parfaite des faits et des chiffres de l’économie et enfin, une priorité donnée à la présence du patronat sur le Web.
C’est l’esprit de conquête qui nous anime. Ambition 2010, ce n’est rien d’autre que cet esprit de conquête. Pour conquérir qui ? Tout d’abord de nouveaux adhérents ! Notre but c’est plus d’adhérents, toujours plus d’adhérents ! Pour chaque Medef territorial comme pour chaque fédération professionnelle ! Conquérir pour gagner quoi ? Pour gagner la bataille des idées ! Et la première des idées pour laquelle nous nous battons c’est que la baisse des prélèvements obligatoires sur les entreprises est nécessaire à la santé de l’économie française, et même pour commencer à la santé de chaque entreprise. C’est pour nous chefs d’entreprise une idée si centrale, si évidente, qu’en face nos contradicteurs bien souvent nous demandent si nous n’avons rien d’autre à dire. Bien sûr que si nous avons beaucoup d’autres choses à dire, mais cela, par quelque bout que l’on prenne le problème, c’est la clé de voute. La baisse des prélèvements obligatoires aura pour résultat que l’économie française pourra tenir debout. Dans la crise, tenir debout cela veut dire purement et simplement ne pas être balayé par la tempête.
Conquérir comment ? Démontrons notre union. Nous sommes d’une extraordinaire diversité. Autour de la table du Conseil exécutif de notre Mouvement se côtoient patrons de PME dont les employés se comptent sur les doigts d’une main, présidents d’entreprises cotées au fameux CAC 40, chefs d’entreprise fièrement enracinés dans leur province, créateurs de Start up, fleurons du capitalisme familial, capitaines d’industries historiques. Hommes ou femmes, jeunes ou moins jeunes, industrie ou service, métropole ou outre-mer, gauche ou droite, qui dit mieux ? C’est cette diversité là que nous retrouvons chez les 1,2 million d’entrepreneurs français. Tous unis par cette quintessence si particulière que j’appellerais l’esprit patronal. Responsable, solidaire, éthique. Désireux de progrès, réaliste. Econome, pragmatique. Décidé. Sérieux. Concentré. Curieux. Engagé. Solide. Et que ce soit bien clair pour tout le monde : cet esprit là est bien éloigné de la cupidité qui a caractérisé certains ! C’est bien dans cet esprit patronal que nous sommes unis ! Et ne l’oublions jamais : l’union fait la force !
Passons à notre bilan 2008. Impossible de le faire sans parler là aussi premièrement de l’éthique. Je veux saluer l’extraordinaire travail du comité Ethique, présidé par Robert Leblanc, l’engagement sans faille de Jean-Martin Folz, le président de l’Afep à nos côtés, et l’adhésion de la quasi-totalité des entreprises du SBF 120 au Code de gouvernance Afep-Medef.
Je veux également tirer un coup de chapeau aux négociateurs des nombreux accords fondamentaux qui ont été conclu au cours des 12 derniers mois : Patrick Bernasconi pour la position commune historique sur la représentativité des organisations syndicales ; c’est essentiel et structurant comme un changement de mode de scrutin en politique. Patrick aussi pour l’accord assurance chômage qui nous a valu bien du suspens ; il faut que chacun mesure que cet accord représente à mes yeux un élément majeur du volet social du plan de relance français ; la tempête économique rend peu probable aujourd’hui le déclenchement d’une baisse des cotisations mais il n’en reste pas moins que son principe aura été acté. Bravo, bravissimo à Jean-François Pilliard. Il a mené à bien la négociation formation professionnelle qui était particulièrement sensible car sous une pression politique rare. Le rôle des fédérations professionnelles a été magnifique, il faut leur rendre hommage aussi, car elles ont fait preuve de solidarité en permettant une transversalité nouvelle. Félicitons aussi Jean-René Buisson qui a conclu un accord novateur sur le stress au travail. Tous nos remerciements vont également à Bernard Lemée qui a avec efficacité mené et conclu la négociation GPEC. Des applaudissements aussi pour Jérôme Bédier qui s’est emparé avec énergie et succès du délicat dossier 1 % logement. Nous avons été également admiratifs du travail mené avec une remarquable célérité par Benoit Roger-Vasselin sur le chômage partiel, sujet on ne peut plus d’actualité qui n’avait pas été ré-ouvert depuis des décennies. Benoit est Président de la commission relations du travail et politiques de l’emploi; il fait du team building entre ces différents négociateurs, auxquels j’ajouterais Cathy Kopp et François-Xavier Clédat, et il a prouvé que c’était très efficace.
L’année qui vient de s’écouler, vous le voyez, aura été particulièrement féconde.
Quand je pense que certains ont osé écrire Annus Horribilis! Ce fut tout l’inverse ! Magnificus ! Splendidus ! Grandissimus auraient été mieux trouvés ! Et l’une des choses les plus importantes de l’année 2008 aura été que l’évidence de la politique économique de l’offre, que nous étions les seuls à défendre il y a 2 ans, cette évidence là se sera peu à peu imposée dans les consciences, au point d’être aujourd’hui constitutive du plan de relance du gouvernement. Comme s’est aussi imposée progressivement dans les consciences l’idée que nous ne pourrions pas maintenir longtemps à 60 ans l’âge légal du départ à la retraite.
Qu’une année puisse être à la fois féconde et économiquement périlleuse ce n’est pas la première fois ! A force d’entendre la crise actuelle comparée à celle de 1929, tout simplement pour se gargariser du mot dépression, on oublie que 1929 et les années qui ont suivi ont été noires certes, mais pas que noires. Voyez-vous, 1929 c’est aussi une année de création d’entreprise. En 1929 ont été créées les Guides Michelin, Danone, Colas, et même une banque, Robeco ! 1930, c’est la fondation en France des Laboratoires Boiron ou aux Etats-Unis de Texas Instrument ; c’est d’ailleurs au cours de cette période, 1930-1936, qu’IBM connaitra un développement décisif ou qu’en France naitra l’entreprise au crocodile, Lacoste, ou encore qu’Air France prendra son envol !
Nous les chefs d’entreprise nous sommes tous des chercheurs d’or. Nous ne cessons jamais de nous adapter, de nous recréer, et pas une seconde nous ne doutons qu’encore aujourd’hui, au beau milieu de la tempête, certains d’entre nous ne soient en train de conquérir des territoires nouveaux dont on parlera encore dans 80 ans : dans le green business ou sur le net, dans l’énergie ou dans la santé ou dans un eldorado de l’innovation que nous ne repérons pas encore comme tel !
Le moment est venu de dire la part de responsabilité des Etats dans la crise. La mondialisation économique était là. Où était la mondialisation correspondante des règles ? Et même ou était la conscience de cette nécessité d’une mondialisation des règles ? La trop faible implication des Chefs d’Etat dans le seul grand processus multilatéral de ces dernières années, le cycle de Doha, illustre cette vacance ! Et que dire de la trop grande légèreté avec laquelle les politiques ont laissé s’installer des normes comptables tout simplement néfastes ? Encore aujourd’hui, espérons que la condamnation politique et publique de tel ou tel bonus, ne cache pas une impuissance à traiter les vrais sujets tels qu’ils ont pourtant été énoncés dans la Déclaration du G20 de Washington à la fin de l’année 2008. Les vrais sujets qu’il faut traiter sont : la coopération internationale entre les régulateurs, et à commencer au niveau européen, la transparence des produits complexes, un contrôle prudentiel intelligent, notamment pour les banques et les compagnies d’assurance, l’harmonisation de normes comptables qui ne soient pas pro-cycliques.
Le moment est venu aussi de dire que la différence entre le libéralisme et l’ultra libéralisme est aussi grande que celle qu’il y a entre la droite et l’extrême droite ou entre la gauche et l’extrême gauche. Et que cette crise marque la défaite absolue, non pas du libéralisme mais de l’ultralibéralisme ! La régulation ne déplait pas au libéral, tout au contraire. L’Etat non plus, à condition que celui-ci laisse l’entrepreneur entreprendre !
Du discours de prestation de serment de Barack Obama, on n’a pas assez retenu en France les prémisses du raisonnement qui mène à l’exigence de régulation. Je vous les rappelle : « La question n’est pas de savoir si le marché est une force du bien ou du mal. Sa capacité à générer de la richesse et à étendre la liberté est sans égale. », voilà ce qu’a déclaré le Président Obama en ce jour solennel. Et ça, c’est la certitude libérale !
La certitude libérale c’est que l’intervention publique lorsqu’elle est nécessaire doit être pertinente pour faire face au mieux à la crise. Le concours de l’Etat n’est ni un cadeau aux entreprises ni un sauvetage qui légitimerait des interventions tous azimuts. Le rôle de prêteur et d’assureur en dernier ressort est consubstantiel à sa fonction même. Le libéralisme l’a toujours conçu de cette façon. Il faut donc que l’action publique soit menée sur la base d’un bon diagnostic et apporte des réponses sans jamais s’immiscer dans ce que l’Etat ne sait pas faire, c'est-à-dire la création et la gestion en direct des entreprises.
Même dans le brouillard où nous sommes actuellement, à ces conditions là, nous gardons bon espoir.
C’est pourquoi notre Assemblée Générale s’appelle « Vivement l’avenir ! ». Une expression qui nous est venue à l’esprit lorsqu’il a fallu traduire pour le G8 patronal les mots anglais « Ready for the future ». Les deux sont vrais : vivement l’avenir mais à condition que nous ayons préparé le futur. Et si nous avons préparé le futur alors vivement l’avenir !
Et c’est quoi préparer le futur ? C’est conserver les trésors du présent, les richesses créées, les valeurs conquises et aussi préparer la suite. Pour nous Medef, c’est par exemple, ne pas lâcher d’un pouce le travail entrepris depuis 3 ans sur la diversité, c’est empêcher que la crise ne ravive les racismes ; c’est aussi, promouvoir la réflexion sur l’éthique en l’étendant par exemple à la relation entre les petites et les grandes entreprises ; c’est travailler en 2009 à la mise en œuvre des nombreux accords conclus en 2008 ; et c’est, sur l’agenda social 2009, ne pas chercher l’impossible, mais néanmoins utiliser le concept de délibération sociale tel que nous l’avons élaboré. Je vous rappelle que la délibération sociale, c’est un espace de réflexion mutuellement consenti et partagé, c’est un cheminement au cours duquel patronat et syndicats se demandent en toute liberté si l’on va négocier ou pas sur tel ou tel sujet ; c’est un processus au terme duquel on apporte une réponse à cette question : oui, nous avons des éléments, un climat, des perspectives propices pour ouvrir une négociation ; ou, non la maturité réciproque n’est pas là, les conditions ne sont pas réunies.
Un premier pas a été franchi dans la réforme structurelle du marché du travail avec la conclusion de l’accord du 11 janvier 2008 sur sa modernisation. La période que nous traversons impose l’évidence que nous devons aller plus loin et franchir une étape supplémentaire tant dans l’intérêt des entreprises que dans celui des salariés. Il s’agit d’améliorer la réactivité des entreprises pour faire face aux incertitudes incroyablement nombreuses auxquelles nous sommes confrontées. Mais en poursuivant, en approfondissant la démarche déjà engagée de sécurisation des parcours professionnels des salariés. Nous avons su, en janvier 2008, trouver des solutions équilibrées qui concilient les besoins des entreprises et les attentes des salariés. C’est dans cette perspective que je propose aujourd’hui aux organisations syndicales de poursuivre notre dialogue en reprenant la méthode qui convient pour aborder des sujets aussi lourds, et cette méthode c’est la délibération sociale.
De la même façon je propose que nous inscrivions au programme d’une autre délibération sociale la question du paritarisme, de sa place, de son rôle, mais aussi de son fonctionnement et de son financement. Il s’agit là encore d’apporter de la transparence, de le doter de méthodes de gouvernance moderne pour qu’il puisse perdurer.
Et c’est quoi préparer le futur pour un chef d’entreprise aujourd’hui ? C’est avoir le nez sur sa trésorerie, aller chercher les clients au-delà des frontières, guetter les nouveaux comportements, intégrer totalement l’apport de chaque nouvelle technologie. Mais c’est aussi être militant ! C’est ne pas se battre tout seul. C’est venir renforcer nos troupes. Chaque adhérent en plus c’est l’espoir d’une fraction de prélèvements obligatoires en moins. Une voix en plus pour du prélèvement obligatoire en moins ! Que ce soit notre mot d’ordre ! Et nous demandons au gouvernement la suppression de la taxe professionnelle et la suppression de la taxe sur le chiffre d’affaires !
Nous sommes courageux. Dans la tourmente, ayons confiance. Nous savons bien que la confiance ne suffit pas pour faire la croissance. Mais sans la confiance, c’est le désastre qu’on fabrique. Et à ça nous, nous disons non !
La solution à tous les problèmes économiques passe par l’entreprise. La France ne gagnera pas sans l’entreprise. C’est même l’entreprise qui fera gagner la France !
***A.G. animée par Anette BURGDORF, journaliste franco-allemande. FELICITATIONS au MEDEF DU 21ème Siècle!: "Vivement l'avenir, Ready for the future"...***
*J'ai un rêve...!*
Bien à vous,
Morgane BRAVO
* "Nous devons être le changement que nous voulons voir dans le monde " Gandhi *
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*Photos : Morgane BRAVO
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