***Devant un tableau noir et un auditoire en partie composé d'étudiants, le premier ministre Jean Charest a livré lundi après-midi un vibrant plaidoyer en faveur du libre-échange à l'Université de Harvard.
Alors que la crise économique fait ressortir les réflexes protectionnistes d'une bonne partie de la classe politique américaine, Jean Charest a plutôt prêché pour étendre la portée de l'actuel Accord de libre-échange nord-américain (ALENA).
«Je pense qu'il existe une opportunité suivant la rencontre de Barack Obama au Canada avec le premier ministre (Stephen) Harper de revisiter l'ALENA. Non pas dans le but de le restreindre, mais de l'améliorer», a soutenu M. Charest.
Prenant le contre-pied des réflexes protectionnistes américains, Jean Charest a dit qu'il était peut-être temps d'élargir l'ALENA à l'ensemble des Amériques. Il a dit souhaiter que la nouvelle administration américaine envisage un «Accord de libre-échange des Amériques».
«Peut-être que le temps est venu de regarder au reste des Amériques en termes de son développement. Pourquoi ne pas regarder comment nous pourrions entrer dans une entente avec toutes les Amériques, de l'Arctique à l'Antarctique?», a-t-il soutenu.
«Nous devrions voler une page du livre européen», a poursuivi le premier ministre en invitant les Amériques à s'inspirer de la construction de l'Union européenne.
Le premier ministre a également présenté son projet d'une entente de libre-échange entre le Canada et l'Europe à son auditoire composé d'étudiants de la prestigieuse université Harvard, de quelques professeurs et de Québécois exilés en Nouvelle-Angleterre. Et il a dit espérer que les États-Unis appuient ce projet.
Le premier ministre a aussi invité les Américains à considérer une «entente continentale sur l'énergie et l'environnement».
«Nous croyons que ce serait dans l'intérêt du continent d'avoir une entente qui inclut le Canada, le Mexique et les États-Unis. «On veut vendre une énergie propre et renouvelable à nos voisins américains. Une entente continentale nous garantirait l'accès au marché», a précisé le premier ministre.
Jean Charest a également souligné l'importance pour les Américains de s'impliquer activement dans les questions environnementales. «Nous avons besoin du leadership des États-Unis» pour lutter contre le réchauffement climatique, a-t-il dit.
Enfin, il a également plaidé pour que les États-Unis se rangent derrière le Canada pour que sa souveraineté sur le détroit du Nord-Ouest soit reconnue. Le premier ministre qui faisait l'aller-retour entre le Québec et Boston avait été invité à prononcer son discours par Gérard Bouchard, qui est l'actuel professeur invité du Centre Weatheread pour les affaires internationales de l'Université de Harvard. Le premier ministre n'a pas manqué de faire rire son auditoire en soulignant que Gérard Bouchard lui retourne finalement l'ascenseur après avoir été nommé à la tête de la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables.
Par Yves Schaëffner
LA PRESSE CANADIENNE
24 février 2009
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