samedi, décembre 13, 2008
*Accord européen sur la crise, le climat et le traité de Lisbonne*
***Des accords ont été trouvés vendredi au Conseil européen sur une réponse coordonnée à la crise économique et financière, le paquet "énergie-climat" et sur un scénario de ratification du traité de Lisbonne.
Nicolas Sarkozy a déclaré que les Vingt-Sept s'étaient retrouvés de manière unanime sur ces trois dossiers, qui étaient au menu du dernier sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du semestre de présidence française de l'Union européenne.
Sur la réponse coordonnée à la crise économique, qui était préparée depuis septembre, les dirigeants de l'UE se sont engagés sur l'objectif de consacrer 1,5% du produit intérieur brut (PIB) européen, soit environ 200 milliards d'euros, aux plans de relance économique.
"Tout le monde a montré son accord absolu sur la gravité de la crise, pas une voix discordante. tout le monde est d'accord sur la nécessité d'une relance sur la base du projet du président Barroso, aux environs de 1,5 point de PIB", a déclaré le chef de l'Etat français, lors d'une conférence de presse.
La France s'est également montrée satisfaite des résultats obtenus sur la question des taux réduits de TVA, même si un accord n'a pas été trouvé.
"On a décidé, sur la TVA à taux réduit, qu'une décision serait prise avant le mois de mars, plus exactement au conseil Ecofin de mars", a dit Nicolas Sarkozy, qui a précisé que ce sujet avait l'objet de discussions et d'un accord avec la chancelière allemande Angela Merkel.
ACCORD "HISTORIQUE" SUR LE CLIMAT
Plat de résistance du sommet, le paquet "énergie-climat", un vaste plan de lutte contre le réchauffement climatique, a été adopté par l'ensemble des Etats membres, en dépit des réticences initiales de certains grands pays industriels et des nouveaux pays de l'UE, qui réclamaient des compensations financières.
"Ce qui se passe est historique. Il n'y a pas un continent au monde qui ne se soit doté de règles aussi contraignantes que celles que nous venons d'adopter à l'unanimité. Pas un continent au monde", a souligné Nicolas Sarkozy.
"Ce n'est pas au moment où les Etats-Unis se dotent d'un président élu qui met la défense de l'environnement au coeur de ses priorités que l'Europe va abandonner ses priorités. Cela n'aurait aucun sens, ce serait historiquement lamentable."
"Les objectifs restent les mêmes", a-t-il ensuite ajouté en référence à la réduction programmée de 20% des émissions européennes de gaz à effet de serre d'ici 2020.
Le président français, qui avait fait de ce plan l'un des priorités de la présidence française de l'UE, a indiqué que des dérogations avaient néanmoins été négociées pour les pays d'Europe centrale et orientale.
Les producteurs d'électricité polonais, très dépendants du charbon, obtiendront ainsi des exemptions d'acheter des droits à polluer jusqu'en 2020.
De leur côté, des pans entiers de l'industrie européenne seront exemptés de participer au système d'enchères européen de droits carbone pour les protéger de la concurrence internationale venant de pays moins réglementés.
MARCHE EN AVANT INSTITUTIONNELLE
Enfin, les leaders européens sont parvenus à un compromis sur la manière de dépasser le "non" irlandais au traité de Lisbonne de juin dernier.
Les Irlandais, a annoncé Nicolas Sarkozy, se sont engagés à revoter sur le texte courant 2009 et les Vingt-Sept se sont quant à eux engagés à répondre aux préoccupations de l'Irlande sur certains points du texte, en particulier le maintien d'un commissaire européen par Etat membre.
Le traité prévoyait un exécutif communautaire resserré mais les Etats membres se sont mis d'accord pour modifier cette règle sans rouvrir un nouveau processus généralisé de ratification.
Les autres assurances portent notamment sur la neutralité militaire irlandaise, le "droit à la vie" et une série de compétences en matière de fiscalité, d'éducation ou de santé.
En cas de "oui" irlandais, le traité de Lisbonne entrerait en vigueur à temps pour que la nouvelle Commission, nommée après les élections européennes du mois de juin, soit installée sous le nouveau régime institutionnel européen.
"L'Europe recommence sa marche en avant institutionnelle", a dit Nicolas Sarkozy, qui avait été l'un des moteurs de ce "mini-traité" adopté à Lisbonne en décembre 2007 après l'échec de la Constitution européenne. "C'est reparti. C'est tous ensemble qu'on va affronter la crise", a-t-il dit.
Edité par Gilles Trequesser
REUTERS
Julien Toyer et Emmanuel Jarry
*Photo : Le président français Nicolas Sarkozy, en compagnie du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
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