***Alors que Prague s'apprête à prendre, pour six mois, la tête de l'UE, le vice-Premier ministre tchèque, Alexandr Vondra, a présenté à Paris l'initiative d'un «partenariat vers l'Est» comme l'une des priorités de la Présidence tchèque.
Au cours d’une conférence organisée par le club Grande-Europe, mercredi 17 décembre à Paris, le vice-Premier ministre tchèque en charge des Affaires européennes, Alexandr Vondra, a livré à la presse les grandes lignes de l'action de la présidence de l’Union européenne que Prague exercera pour six mois à compter du 1er janvier.
S'il dit avoir «beaucoup d’admiration» pour la méthode de Nicolas Sarkozy, qui est parvenu à exercer une direction de l’Europe «que nous n’avions pas vue depuis au moins trois ans», Alexandr Vondra a notamment annoncé la mise sur pied d’un partenariat vers l’Est et de nouvelles relations avec la Russie. Et ce en plus des trois priorités officielles de la Présidence tchèque: l'économie, l'énergie et l'Europe dans le monde.
Sur le premier point, les Tchèques décident en fait d’appuyer une initiative présentée par la Commission européenne le 3 décembre dernier. C’est en effet à cette date que Bruxelles a publié une communication sur un partenariat oriental, qui aboutira notamment à «une nouvelle génération d’accords d’association, un fort degré d’intégration dans l’économie de l’UE et l’assouplissement des formalités pour les citoyens souhaitant se rendre dans l’UE».
Sommet du partenariat oriental
Ce programme, qui vise six pays –Arménie, Azerbaïdjan, Belarus, Géorgie, Moldavie, Ukraine–, se concrétisera au printemps 2009 par un sommet spécial intitulé «Sommet du partenariat oriental», regroupant les 27 Etats membres ainsi que les six pays susmentionnés. L’initiative va clairement dans le sens de la Suède et de la Pologne qui, en mai dernier, avaient soutenu un tel partenariat pour tenter d’équilibrer le projet d’Union pour la Méditerranée de la future Présidence française de l’UE. «En 2008, nous avons eu une sorte de printemps de la Méditerranée, a confirmé Alexandr Vondra. Le prochain printemps pourrait être organisé à l’Est.»
Concernant la Russie, Prague se dit déterminée à apaiser les relations avec l'UE, malgré la difficulté d’établir un consensus européen. «Vous avez la position des dissidents russes, et celle de Berlin», a souligné M. Vondra, qui a prédit de possibles «annonces importantes pour les livraisons de gaz dans les temps à venir» (EurActiv.fr 17/12/08).
Autre défi majeur qui revient largement aux Tchèques: établir des relations avec la nouvelle administration américaine, qui devrait se mettre en place début 2009. Second élément incontournable du calendrier: les élections européennes de juin et, quelques mois après la fin de la Présidence, le renouvellement de la Commission. La Présidence tchèque est-elle pour autant condamnée à l’immobilisme? «Non», répond Alexandr Vondra, qui distingue deux phases dans les six mois à venir.
«Pas besoin du Parlement européen sur les partenariats extérieurs»
La République tchèque veut tout d’abord faire avancer les dossiers dont elle héritera: la législation européenne sur les agences de notation, l'harmonisation des normes comptables, la législation bancaire et les mesures à prendre à la suite du plan de relance. «La deuxième partie concernera spécifiquement les partenariats extérieurs, domaine dans lequel nous n’aurons pas besoin du Parlement européen», a précisé le vice-Premier ministre. Les élections européennes se tiennent le 7 juin.
«Notre présidence est un peu comme un match de football dont personne n’attend rien, a expliqué M. Vondra. Il n’y a pas tellement d’attentes, et c’est peut-être un point de départ confortable.» Il promet ainsi une présidence «solide» et «professionnelle», recherchant «la modération», «l’équilibre» et «un compromis global».
Il s’est par ailleurs fait l’écho de l’accord passé au sein du gouvernement tchèque, où l’on semble déterminé à œuvrer dans le même sens, malgré la cohabitation en vigueur à Prague. «On peut s’attendre à un cessez-le-feu relatif», a-t-il dit, alors que le premier ministre tchèque et son président s’affrontent régulièrement sur les questions européennes.
Il a ainsi confirmé que le Premier ministre, Mirek Topolanek, porterait les priorités de la Présidence, et non le président de la République, l’euro-dissident Vaklav Klaus. «Nous avons une aile eurosceptique dans notre parti, mais ce n’est pas à vous, ou à d’autres, de nous dire ce que nous devons faire», a-t-il lancé, en référence à la pression exercée par l'UE sur la République tchèque en vue de la ratification du traité de Lisbonne. Il a estimé qu’il serait contre-productif de ratifier trop rapidement, car cela risquerait d’engendrer des «frustrations». Avant de promettre: «Nous ne serons pas les mauvais élèves de la classe.»
Euractiv
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