***Les représentants de près de 190 Etats se réunissent à une conférence de l'ONU sur les changements climatiques qui s'ouvre ce lundi à Poznan en Pologne. Ils négocieront un nouvel accord sur la protection de l'environnement. La presse européenne commente les attentes liées à cette rencontre qui se déroule dans l'ombre de la crise financière.
Les Echos - France
Le quotidien Les Echos doute que les délégués arrivent à se concentrer sur le climat : "Officiellement, les délégués des 190 pays doivent relancer les négociations sur la lutte contre le réchauffement climatique. Mais auront-ils la tête à ça ? Les Américains seront à leur crise financière, les Européens à leurs divisions, les Indiens à leurs morts, les Chinois à leurs chômeurs. Si nous ne faisons rien aujourd'hui, demain il sera trop tard. ... En ce sinistre automne 2008, le monde se trouve menacé par trois démons redoutables. Le risque économique d'abord, avec son cortège de misère sociale. Le risque politique ensuite, conséquence du premier ainsi que de l'explosion des inégalités, avec la montée des extrémismes de tout bord. Le risque environnemental enfin, plus éloigné, moins palpable. … La démarche va consister à orienter la relance économique vers l'énergie propre et la réduction des inégalités sociales." (01.12.2008)
Gazeta Wyborcza - Pologne
Le ministre polonais de l'Environnement Maciej Nowicki s'exprime dans le quotidien Gazeta Wyborcza : "Les effets du changement climatique se font ressentir tous les jours - inondations, sécheresse et ouragans atteignent même en Pologne le niveau de catastrophe naturelle. C'est pourquoi, le succès des pourparlers de la conférence sur le climat à Poznan revêt une telle importance pour tous. ... Une importance primordiale doit être accordée à la réussite de ces négociations - pour nous et pour le monde entier. ... J'observe avec inquiétude que certains sceptiques estiment que le changement climatique est une fiction et le fruit de je ne sais quel travail de lobby qu'ils ne parviennent pas à définir clairement. Je crois au contraire dans les résultats de l'International Plant Protection Convention (IPPC, [Convention internationale pour la protection des végétaux]) qui a été établie par plusieurs milliers de scientifiques du monde entier. Ils rappellent que le réchauffement climatique est un fait et 'qu'il est très probable que l'homme en soit responsable'." (01.12.2008)
Dagens Nyheter - Suède
Le quotidien de Stockholm Dagens Nyheter appelle au maintien de la pression pour que la situation écologique change : "L'une des questions difficiles est de garder un équilibre entre les pays industrialisés et les pays en développement. Au cours de la première période du protocole de Kyoto, de 2008 à 2012, seuls les pays industrialisés se sont engagés à réduire leurs émissions de CO2. Ce groupe de pays représente seulement 30 pour cent des émissions. On ne peut pas exiger des pays en développement et des pays émergents qu'ils en fassent de même. D'un point de vue historique, les pays riches ont émis beaucoup plus de pollution atmosphérique. Ces derniers disposent aussi de plus de moyens pour faire face aux problèmes liés à l'environnement. C'est pourquoi les négociations vont être axées sur le soutien à la technologie et son financement dans les pays en développement. … Les pays industrialisés peuvent contribuer financièrement à ce que les pays pauvres s'adaptent à la protection de l'environnement. L'année dernière, il a été décidé à Bali qu'un fonds d'adaptation approprié serait alloué, mais depuis, il ne s'est pas passé grand chose. Espérons que la rencontre à Poznan donnera plus de résultats concrets." (01.12.2008)
Frankfurter Allgemeine Zeitung - Allemagne
La protection de l'environnement ne devrait pas être reléguée au second plan, même en temps de crise économique et financière, estime le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. "La crise est le résultat d'un calcul à trop court terme avec le capital financier. Il serait erroné de procéder de la même façon avec le capital nature. Il convient justement d'agir durablement en regardant au-delà des cycles conjoncturels et de ne pas nous replier sur nous-mêmes à chaque crise. En outre, il ne s'agit pas à présent des coûts environnementaux pour l'année de récession 2009, mais de ceux des années après 2013. … L'atmosphère est un bien indivis, une sorte de pâturage mondial. La coopération de tous les Etats est nécessaire. Mais elle ne sera possible que lorsque les riches feront le premier pas et se déclareront prêts à régler les taxes sur les émissions de CO2. L'Europe et l'Amérique peuvent maintenant montrer qu'il est possible de concilier économie et écologie, y compris en temps de crise." (01.12.2008)
Eurotopics
lundi, décembre 01, 2008
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