mardi, décembre 16, 2008
***Le Président "Sarkozy a bousculé l'administration européenne" : Bilan de sa présidence***
***"Sarkozy a bousculé l'administration européenne"
Analyse - Hughes Baudoin, le correspondant de TF1/LCI à Bruxelles, souligne que le style dynamique de Sarkozy a tranché avec les habitudes des technocrates.Officiellement, il sera président de l'Union européenne jusqu'au 31 décembre à 23h59, avant de passer la main à son homologue tchèque. Mais c'est dès ce matin que Nicolas Sarkozy tirera le bilan de sa présidence devant les députés européens réunis à Strasbourg. Son discours est prévu à 10h -à suivre en direct sur LCI et LCI.fr.:
Certains résultats du chef de l'Etat sont indéniables. Tout d'abord, la gestion des situations de crise, aussi bien diplomatique qu'économique. En août dernier, lors du conflit russo-géorgien, il a pris le taureau par les cornes et s'est affirmé comme médiateur. Elaboré en quelques heures, son premier plan, qui a permis d'obtenir l'arrêt des hostilités, était loin d'être parfait. Un mois plus tard, il est retourné à Moscou et Tbilissi pour "vendre" une seconde mouture plus structurée. L'UE, à qui il était souvent reproché de n'avoir aucun poids politique, s'est par là même imposée, malgré les divergences stratégiques de ses différents membres, comme une puissance efficace.
Avancée des dossiers
Quelques semaines plus tard, le locataire de l'Elysée est encore monté au créneau, à coups de mini-sommets montés dans l'urgence, pour mettre en place une coordination européenne afin de lutter contre la crise financière.
Outre ces crises impromptues, les principaux dossiers jugés prioritaires le 1er juillet dernier ont bien avancé : l'immigration, la défense européenne, la PAC et enfin le climat, où, après moult négociations et concessions aux pays d'Europe de l'Est, les 27 sont parvenus à un accord lors du sommet de Bruxelles la semaine dernière. Sur le plan institutionnel, Nicolas Sarkozy, qui avait déjà été à l'origine du mini-traité, devenu traité de Lisbonne, a également trouvé une échappatoire au "non" irlandais, survenu deux semaines avant sa prise de fonctions à la tête de l'UE. En échange d'un nouveau vote, Dublin a obtenu plusieurs garanties en sa faveur, sans qu'il soit besoin de faire ratifier le texte à nouveau par tous les autres pays.
En froid avec Merkel
Face à ses succès, Nicolas Sarkozy a subi quelques échecs. Le plus flagrant concerne les tensions avec Angela Merkel. Même si la Chancelière a admis que la "présidence Sarkozy était un vrai succès", les deux dirigeants se sont opposés sur de nombreux sujets : l'Union pour la Méditerranée, que le chef de l'Etat a dû élargir pour ne pas froisser Berlin, le plan climat, pour lequel il a dû faire des concessions à sa partenaire et enfin les remèdes contre la crise financière -Angela Merkel a été très vexée de ne pas être invitée la semaine dernière à Londres pour la rencontre Sarkozy-Brown-Barroso.
Président en exercice de l'UE, Nicolas Sarkozy a également raté son bras-de-fer avec la Chine. Incidents au Tibet, flamme olympique à Paris, cérémonie d'ouverture des JO, rencontre avec le dalaï lama : Pékin a trouvé en Nicolas Sarkozy, critiqué par les ONG de défense des droits de l'homme, le maillon faible de l'Union européenne sur le sujet.
Un style "bulldozer"
Enfin, même s'il ne s'agit pas du fond mais de la forme, la manière d'agir de Nicolas Sarkozy, si elle a permis de faire accélérer les dossiers, a tranché avec la pratique feutrée inhérente à la diplomatie et à la technocratie européennes. Et elle n'a pas plu à tout le monde. Or, en matière de diplomatie, la forme est aussi importante que le fond.
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