mercredi, mars 28, 2007
* Élections 2007 : Le triomphe de Mario DUMONT...!Québec
*** La vague adéquiste a été plus forte que ce qu'avaient prévu tous les analystes.
** La soirée promettait des surprises et elles auront été historiques. Le Parti libéral a remporté une courte victoire, tandis que l'ADQ de Mario Dumont, qui espérait obtenir 20 sièges, était en voie d'en obtenir 42 et de former l'opposition officielle d'un gouvernement minoritaire.
Le Québec se réveille donc ce matin avec le premier gouvernement minoritaire en 129 ans, dirigé par un chef affaibli par une victoire in extremis dans sa propre circonscription et avec une opposition officielle inattendue.
La vague adéquiste a été plus forte que ce qu'avaient prévu tous les analystes. Le parti de Mario Dumont a non seulement raflé la région de Québec, où on l'attendait, mais a également fait des percées très importantes dans trois régions du 450: en Montérégie, dans les Laurentides et dans Lanaudière.
En fait, toutes les circonscriptions où, ne serait-ce qu'une fois durant la campagne, le nom de l'ADQ a été mentionné à titre de vainqueur potentiel ont effectivement choisi le député adéquiste.
Une étape sautée
Mario Dumont espérait que son parti, pour la première fois, obtienne la reconnaissance officielle de l'Assemblée nationale. Il lui fallait pour cela récolter 12 sièges ou 20 % des voix. Il aura finalement sauté une étape et obtenu le statut d'opposition officielle.
Pour le politologue Christian Dufour, de l'École nationale d'administration publique, il s'agit du «début d'un réalignement politique fondamental qui devrait se faire en deux temps, comme cela est arrivé dans les années 1970 avec le PQ, l'ADQ étant exceptionnellement bien placée pour remplacer le PQ à terme».
Chaude lutte à Sherbrooke
Comme si la performance de l'ADQ n'était déjà pas assez surprenante, il aura fallu attendre en toute fin de soirée pour savoir si le premier ministre sortant conservait son siège de député de Sherbrooke. Jean Charest a failli subir le même sort que Robert Bourassa dans Bertrand, en 1985, soit gagner les élections mais perdre dans sa propre circonscription.
Cette chaude lutte livrée par le candidat péquiste Claude Forgues a été un des rares moments de réjouissance pour le Parti québécois.
Au niveau provincial, le PQ n'a récolté que 28,4 % des voix, soit 5 % de moins que sa performance de 2003, qui était déjà qualifiée de pire de son histoire.
Dans son discours de fin de soirée, le chef du PQ, André Boisclair, a prévenu que le nouveau gouvernement libéral minoritaire serait désormais sous «haute surveillance».
«Travailler à l'Assemblée nationale dans les prochains mois sera quelque chose d'original. C'est du jamais vu au Québec», a-t-il déclaré.
Lutte serrée comme prévu
Comme prévu, la lutte aura été âprement disputée. Le PLQ (32,9 %), l'ADQ (30,9 %) et le PQ (28,4 %) ont au total récolté des appuis comparables.
Le Parti vert (3,9 %) et Québec solidaire (3,7 %) ont obtenu ensemble près de 8 % des voix et ont sans contredit contribué à brouiller les cartes.
Jean-François Codère
Le Journal de Montréal
27/03/2007
Photo PC/Jacques Boissinot
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