*** Nicolas Sarkozy s'est posé un peu plus en défenseur de l'identité nationale, à Besançon dans le Doubs, en consacrant à la culture un discours qui constituait moins un programme qu'une ode à la France éternelle.
"A l'origine de la crise de l'identité nationale, il y a le renoncement culturel", a-t-il affirmé dans une salle du Parc des expositions où avaient pris place quelque 8.000 personnes.
"Il nous faut retrouver cette foi dans l'avenir, cette foi dans les capacités humaines et dans le génie français", a-t-il dit en se référant à "la France des croisades et des cathédrales, la France des droits de l'homme et de la Révolution".
"Je suis venu vous parler de la culture au sens le plus large du terme", a-t-il prévenu en évoquant la culture "ouvrière", "paysanne", celle des "artisans" et la "force créatrice du capitalisme" qui "ne peut pas survivre sans un certain nombre de valeurs spirituelles".
Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, qui était accompagné du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres, avait ouvert son discours en dénonçant ceux, parmi ses adversaires, qui lui ont reproché d'avoir proposé la création d'un "ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale".
"Je continuerai à parler de l'identité nationale parce que je ne veux pas laisser le monopole de la nation à l'extrême droite. Je veux parler de la nation française parce que je n'accepte pas l'image qu'en donne Jean-Marie Le Pen", a-t-il affirmé en préambule.
"Qui ne voit qu'on est dans un faux procès ?", avait-il déclaré dans l'après-midi en répondant à la presse après une visite de l'école municipale de musique de Vesoul en Haute-Saône.
"Il n'y aurait pas eu Le Pen au deuxième tour (de l'élection présidentielle de 2002), je dirais, 'ils ne savent pas', mais avec Le Pen au deuxième tour, avec l'intégration qui est en panne, avec la moitié de la France qui ne vote pas, avec la crise d'identité que connaît notre pays, on s'étonne qu'on réfléchisse ?", s'était-il interrogé.
MALRAUX, HUGO, RIVAROL
"La France est le seul pays où une petite intelligentsia considère qu'on n'a pas le droit de parler d'identité nationale", avait-il ajouté.
A Besançon, Nicolas Sarkozy a, dans un discours aux accents gaulliens, abondamment cité André Malraux, emblématique ministre de la Culture du général de Gaulle, mais aussi Jean Jaurès et Victor Hugo, natif de la capitale de la Franche-Comté.
Citant Rivarol pour affirmer que "la langue française, c'est la langue humaine", il a promis de "mettre la francophonie au rang des priorités diplomatiques de la France".
Le ministre a en revanche renoncé à prononcer une partie de son discours écrit dans laquelle il s'opposait à une ratification de la Charte des langues régionales du Conseil de l'Europe, en faveur de laquelle s'est prononcé François Bayrou.
"Je ne veux pas que, demain, un juge européen (...) décide qu'une langue régionale doit être considérée comme langue de la République au même titre que le français", avait-il prévu de dire.
Nicolas Sarkozy a proposé "des prêts aux jeunes créateurs à taux zéro" et la création de "maisons des créateurs" à l'instar des "maisons de la culture" voulues par André Malraux.
Il a surtout dénoncé "l'héritage de mai 68" et le "relativisme culturel et moral" qui en a selon lui découlé, pour prôner une réhabilitation, au sein de l'école, des valeurs d'effort, de travail, d'autorité et d'exigence culturelle.
"Démocratiser la culture, c'est se donner les moyens de faire comprendre et aimer Sophocle, Shakespeare ou Racine au plus grand nombre", a-t-il affirmé.
Le ministre avait illustré son propos à Vesoul en visitant plusieurs classes de l'école de musique, dont un ensemble d'harmonie l'avait accueilli au son de "You are always on my mind", une ballade d'Elvis Presley.
Le candidat a poursuivi sa visite à l'école Henri-Matisse, où les représentants syndicaux de la FSU, de l'Unsa et du Sgen ont refusé de participer à une table ronde en dénonçant les réductions d'effectifs.
Traversant la salle de documentation et d'informatique, Nicolas Sarkozy s'est fait offrir un livre illustré, "La chasse au mammouth".
"Ca peut servir", s'est exclamé en riant celui qui, à l'instar de Claude Allègre qui voulait "dégraisser le mammouth", a réitéré sa volonté de réduire le nombre de fonctionnaires pour résorber la dette de l'Etat.
BESANCON (Reuters)
mardi 13 mars 2007
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