lundi, décembre 07, 2009
***De Kyoto à Copenhague, ce qu'il faut savoir...***
***Qu'est ce qui a été décidé au Japon en 1997? Les engagements ont-ils été tenus? Que va-t-il se passer au Danemark durant les douze jours du sommet? Toutes les clés pour comprendre les enjeux de la conférence qui s'est ouverte ce lundi matin.
Protocole de Kyoto, kesako?
C'est, à ce jour, le premier outil international et unique instrument multilatéral de lutte mondiale contre l'effet de serre.
Protocole additionnel à la convention de l'ONU sur les changements climatiques adoptée en 1992 à Rio, Kyoto a été conclu en décembre 1997 et est entré en vigueur en février 2005.
Son avenir se jouera à Copenhague, car les engagements conclus au Japon s'achèvent fin 2012.
Que visait-il?
L'objectif de Kyoto était de réduire les émissions mondiales de six principaux gaz à effet de serre (GES), dont le CO2, d'au moins 5% en 2012 par rapport à 1990.
Selon une étude publiée mi-novembre dans la revue Nature Geoscience, les émissions ont bondi de +41% par rapport à 1990 et celles liées à l'utilisation d'énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) ont bondi de 29% entre 2000 et 2008, malgré un léger ralentissement l'an dernier dû à la crise.
Ce protocole a-t-il été un succès?
Non. La contrainte de réduction de Kyoto ne pèse que sur les 38 pays industrialisés (dont l'Union européenne) qui l'ont ratifié, au nom de leur responsabilité historique due à leur développement précoce dès la fin du XVIIIe siècle.
C'est pour cette raison que les Etats-Unis avaient refusé de ratifier le traité.
Les 38 pays (dits de l'Annexe 1) qui ont ratifié le protocole représentaient 46% des émissions de gaz à effet de serre en 2004 (pour 20% de la population mondiale et 57% du PIB). Ils se sont vu imposer des «objectifs différenciés» de -8% pour l'UE à +15% pour la Russie, -6% pour le Canada ou le Japon.
Par ailleurs, les pays émergents, dont la Chine, devenue premier pollueur mondial (19% des émissions), ou l'Inde, sont exonérés de ces engagements, au même titre que l'ensemble des pays en développement malgré leur croissance exceptionnelle.
Qu'est-ce que le sommet de Copenhague?
Cette conférence, à laquelle participent 192 pays, doit garantir le renouvellement des engagements internationaux en enrôlant cette fois dans l'effort l'ensemble des grands pollueurs, soit au sein d'un protocole de Kyoto amendé, soit par un nouveau traité.
Fait sans précédent depuis la conférence fondatrice de Rio (1992), une centaine de chefs d'Etat sont attendus lors de ce rendez-vous danois
Quels sont les objectifs de cette conférence?
Limiter à deux degrés la hausse de la température moyenne à la surface de la Terre. L'objectif, qui passe par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre , est aujourd'hui largement partagé. Mais la répartition des efforts nécessaires pour y parvenir est loin de faire l'unanimité.
Pour espérer rester sous la barre des deux degrés, selon les scientifiques, il faut diviser par deux, d'ici à 2050, les émissions mondiales des gaz à effet de serre, issues pour l'essentiel de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz. Et de 80% celles des pays industrialisés.
L'enjeu est de favoriser, grâce à des transferts de fonds et de technologie, l'émergence pour les pays du Sud d'un nouveau modèle de développement, moins gourmand en combustibles fossiles que celui qui fut celui des pays du Nord pendant des décennies.
Comment mettre ces objectifs en musique?
Les engagements des grands pays en développement doivent passer par une série d'actions mesurables, vérifiables, leur permettant d'infléchir la hausse vertigineuse de leurs émissions dans le même délai. Il faut donc parvenir à un système de contrôle des engagements et des actions programmées. Il faut aussi parvenir à un accord sur le financement de l'aide à l'adaptation des pays les plus vulnérables au changement climatique en cours et à l'atténuation des émissions des économies en développement dès l'adoption du nouvel accord.
L'accord de Copenhague, si accord il y a, doit stipuler le montant chiffré (qui paye quoi, pour qui), ainsi que son mode de gestion et de contrôle.
Il faut aussi parvenir à fixer une date-limite pour transformer cet accord en un traité international d'ici la fin de 2010, à temps pour prendre le relais des engagements pris à Kyoto pour 2008-2012.
Enfin, le sommet de Copenhague doit déboucher sur des décisions techniques concernant la protection de forêts et le transfert de technologies propres.
Faut-il être optimiste sur les accords à attendre de ce sommet?
Non et oui. Actuellement, mis bout à bout, les engagements annoncés à ce jour par les pays industrialisés à l'horizon 2020 représentent une baisse de 12% à 16% de leurs émissions par rapport à 1990, loin de la fourchette de 25% à 40% mise en avant par les scientifiques pour se placer sur la bonne trajectoire.
Ces dernières semaines ont pourtant apporté quelques signaux encourageants, avec les premiers engagements chiffrés des Etats-Unis, de retour dans le jeu climatique après huit années d'inaction sous Bush, et de la Chine - les deux principaux pollueurs de la planète - puis, jeudi, de l'Inde.
Pourquoi les négociations sont-elles si compliquées?
Les grands pays émergents, Chine et Inde en tête, expriment leur frustration et soulignent la «responsabilité historique» des pays industrialisés dans le réchauffement.
Et si Copenhague se conclut sur un échec?
Ce sommet n'est que le préambule à la conférence de Mexico, qui aura lieu l'an prochain. Les négociateurs visent un ensemble de décisions politiques, dont certaines avec application immédiate, qui donneraient lieu à un traité en 2010. Au plus tard lors de la conférence de Mexico qui aura lieu en fin d'année.
Libération
7/12/2009
***BLOG *ECOLOGIE & INNOVATION : DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIe Siècle!*
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Bien à vous,
Morgane BRAVO
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