* Le pari de Bayrou *
En refusant de s'allier à l'un ou l'autre des candidats, François Bayrou mise tout sur les élections législatives. Une stratégie risquée, estime la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
François Bayrou, le "troisième homme" de l'élection présidentielle française, joue gros. S'il avait donné des consignes de vote pour le second tour, que ce soit en faveur du conservateur Nicolas Sarkozy ou de la socialiste Ségolène Royal, il aurait trahi son objectif, qui était de réformer en profondeur la politique française en favorisant l'apparition d'un nouveau système de partis articulé autour du centre.
Or des législatives doivent avoir lieu cinq semaines après le second tour de la présidentielle, élections dont le principe est le scrutin majoritaire. Beaucoup de députés du parti centriste l'UDF, dont Bayrou est président, devaient jusque-là leurs mandats à des accords avec les grandes formations, en particulier l'UMP de Nicolas Sarkozy. En annonçant donc la création d'un nouveau "Parti démocrate" et sa participation dans toutes les circonscriptions, François Bayrou parie que la première vague de la présidentielle, qui lui a permis de recueillir plus de 18 % des voix, peut être prolongée jusqu'à l'échéance des législatives : s'il parvenait à s'assurer une représentation confortable à l'Assemblée, il offrirait une assise parlementaire à son projet de rénovation, qui dispose déjà d'un visage, le sien.
Mais, s'il perd son pari, il ne sera plus que "François sans terre". A son ascension personnelle succéderait son effondrement politique.
Günther Nonnenmacher
Frankfurter Allgemeine Zeitung
Courrier International
26 avr. 2007
* Version originale : Lien ci-dessus!
jeudi, avril 26, 2007
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