mardi, avril 03, 2007
** Les Français de l'étranger peuvent faire basculer le scrutin!**
*** Le nombre des Français de l'étranger qui vont participer cette année aux élections françaises est en très forte augmentation. Près d'un million s'apprêtent à faire leur devoir électoral aux quatre bouts du monde, et surtout en Europe. Autant dire que leur vote pèsera lourd en cas de scrutin serré à l'élection présidentielle des 22 avril et 6 mai.
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En 2002, Jacques Chirac et Lionel Jospin en tête
Vote des Français de l'étranger au premier tour de l'élection présidentielle française de 2002.
Jacques Chirac : 30,54 %
(moyenne nationale 19,88 %)
Lionel Jospin : 22,75 %
(moyenne nationale 16,18 %)
Jean-Marie Le Pen : 6,49 % (moyenne nationale 16,86 %)
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** Selon les listes consulaires arrêtées le 28 février par la Commission nationale électorale, 941 364 électeurs se sont inscrits : 821 600 ont choisi d'exercer leur droit de vote de l'étranger, 119 764 participeront à l'élection en France, en votant personnellement ou par procuration. Ce petit million représente presque le double de ceux qui s'étaient inscrits en 2002 pour la dernière élection présidentielle, soit 436 063 électeurs de plus.
CAMPAGNE DE MOBILISATION
Cette augmentation reflète plusieurs phénomènes : d'abord une hausse très sensible du nombre de Français qui s'installent à l'étranger. Il est passé en sept ans de 2000 à 2006, d'un million à 1,37 million, dont 615 000 ont une double nationalité. Pour l'Europe seule, on est passé de 520 000 à 688 000 personnes. Et ce nombre n'intègre que les personnes inscrites sur les registres consulaires. En Europe notamment, où la proximité ne pousse pas forcément aux démarches administratives, un nombre indéterminé de Français ne se fait pas forcément connaître officiellement dans les consulats. Ils votent en France, où ils ont généralement gardé des attaches. La Belgique estime à 160 000 le nombre de Français chez elle, contre 82 000 officiellement.
L'importance de ces chiffres a amené les autorités françaises à prendre des mesures pour faciliter la participation au vote de leurs ressortissants. Il n'a pas échappé non plus aux dirigeants de la droite française au pouvoir qu'une majorité de ces Français de l'étranger leur avaient jusqu'ici toujours donné une majorité. Valérie Pécresse, dans un interview au quotidien suisse Le Matin, en octobre 2006, notait que "les deux tiers des Français à l'étranger votent UMP".
Le gouvernement a demandé à ses représentations à l'étranger de lancer des campagnes de mobilisation auprès des communautés. Et le nombre des bureaux de vote a été augmenté pour éviter d'avoir à parcourir des distances trop longues pour exercer son droit de vote. 546 bureaux seront ouverts, dont 164 bureaux de vote décentralisés créés en dehors des locaux consulaires.
Le vote des Français de l'étranger n'est pas non plus un vote complètement typique. On a affaire à des électeurs qui ont du recul par rapport aux préoccupations du pays et font rentrer davantage en ligne de compte l'image de la France à l'étranger, sa capacité d'influence.
Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, marqué par le score de Jean-Marie Le Pen, qui s'était imposé pour le deuxième tour en devançant Lionel Jospin, cet électorat s'était laissé beaucoup moins entraîner dans l'éclatement des suffrages observé en France. Le président Chirac avait obtenu 30,54 %, Lionel Jospin 22,75 % et Jean-Marie Le Pen 6,49 %.
Henri de Bresson
Article paru dans l'édition du 04.04.07.
LE MONDE
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